mardi 11 août 2015

Cette chère humanité

J'avais écrit pour le compte de Acta Est Fabula un article qui a désormais disparu, mais que je compte republier prochainement, sur le thème de "l'Europunk", un genre qui n'existe évidemment pas  vraiment (encore?) et auquel j'avais donné un nom un peu putassier. Derrière cette provocation il y avait néanmoins l'idée réelle qui se trouve à l'origine dans le suffixe "punk", puisque dans l'idéal je me demandais pourquoi la SF semblait bouder le thème de l'Europe alors qu'il y aurait tant de lignes à bouger dans le domaine, tant de conventions sociales, politiques et économiques à débattre, critiquer, voire briser. Le sujet est sur toutes les lèvres, des questions morales, éthiques et philosophiques se posent (car oui, il y a plus derrière le Grexit ou le Brexit qu'une simple question financière), et pourtant pas grand chose ne vient. Le constat est toujours le même : l'Europe n'est pas sexy.

Et bien à l'époque de la publication de cet article, on m'avait conseillé un ouvrage que j'ai étudié avec attention, depuis, pour pouvoir l'intégrer (ou pas) à ma republication de l'article. Et cet ouvrage va rendre l'Europe non seulement sexy, mais porno. Et aussi psychédélique. Et aussi mystique. Aujourd'hui je vous parle de cette chère humanité, de Philipe Curval.

Résumé : 

La couv qui donne le ton.
Depuis vingt ans, le Marcom — ce qui fut l'Europe du Marché commun — s'est replié sur lui-même, s'est coupé du reste de la Terre. Et une infranchissable barrière de défenses entoure ce monde clos, technologique et irrespirable. Cependant, grâce à une ruse étonnante, Léo Deryme, le montreur de rêves, a réussi à lancer au-dehors un appel au secours et les Payvoides, autrefois « sous-développés », l'ont capté. Belgacen Attia, qui a vécu en Marcom, est envoyé en mission. S'il parvient à franchir le rideau électronique, que découvrira-t-il ? Les Marcomiens qui n'ont plus pour seul recours que la névrose l'accueilleront-ils en ennemi ou en sauveur ?

Alors avant de commencer, je sais qu'on va m'en vouloir parce que monsieur Curval est un grand auteur de SF français, qu'il a gagné des prix (notamment le prix Apollo pour ce roman-même), et que je devrais probablement me montrer plus humble au cours de cette critique. Je m'excuse par avance si je semble un peu présomptueux, voire prétentieux. Ce n'est pas mon intention. Je n'ai peut-être simplement rien compris.

Parce que d'emblée il est évident que lire ce roman de 1976 presque quarante ans après, c'est partir avec un lourd handicap.  L'époque est radicalement différente, les références peuvent l'être aussi, et si certaines thématiques parviennent à paraître pertinentes aujourd'hui, toute la partie mystico-philosophique fait vraiment, vraiment 70's sous acide. On sent le roman des années fascinées par l'éveil des sens et de la conscience au travers de procédés nouveaux à la frontière entre science et spiritualité. Et drogues. Et c'est cool... quand on est dans ce genre de trip. Moi, honnêtement, ce n'est pas mon époque et ça ne me parle pas pareil. Tout ce qui concerne l'exploration du ça, de la limite entre le conscient et l'inconscient, les trip sur les projections oniriques - qui deviennent paradoxalement des super-pouvoirs bien réels - et cette espèce de métaphore multiple du divin à travers de multiples "accès" à l'illumination/super-humanité... moi j'ai trouvé ça beaucoup trop old school et suranné. Ce n'est pas mon école. Question de goûts et de couleurs donc.

Ceci étant dit, si on me l'a conseillé, c'est que le roman a bel et bien un rapport avec ce que je définissais avec provoc comme Europunk. D'ailleurs c'est assez mignon, puisque la projection d'Europe unie de Curval s'appelle Marcom... héritière du Marché Commun (pour ceux qui roupillent, la CEE n'est devenue l'Union Européenne qu'en 1993, dix-sept ans après l'écriture de ce livre). Et contrairement à d'autre livres comme Super-Etat où l'Europe unie semblait un thème mineur, presque esthétique, ici le Marcom a une importance capitale... enfin tant qu'on suit à peu près l'intrigue linéaire et qu'on ne s'égare pas dans les trucs plus space. L'Europe unie y est décrite comme un pays refermé sur lui-même - littéralement - passéiste, immobile, obsédé par les normes et la sécurité, où rien n'est plus naturel ou spontané, où tout est régulé par des commissaires et où on a même appris à ralentir le temps pour profiter plus de ses biens matériels.

Honnêtement j'ai bien aimé la critique pertinente du matérialisme, avec cette obsession d'accumuler tout et n'importe quoi (syndrome du collectionneur, je plaide coupable), ce paradoxe d'améliorer le niveau de vie à l'extrême, d'amasser des richesses, mais de manquer de temps (et d'espace) pour en jouir véritablement. C'est l'une des réflexions les mieux amenées. Egalement, le regard porté sur la fermeture des frontières extérieures du Marcom me semble fort actuel, plus qu'à l'époque paradoxalement, et j'aime ça, même si je me demande à quel point c'était pertinent en 1973. Du moins à l'échelle européenne. Et c'est là que je commence à grincer des dents.

L'expulsion des immigrés pour préserver l'unicité culturelle et ethnique du Marcom sent fortement la France des années 70, quand la main-d’œuvre pas chère venue du Maghreb a commencé a devenir un sujet de préoccupation majeur. On pourrait néanmoins arguer qu'il était donc visionnaire. De même, faire se situer l'intrigue à l'Isle-d'Abeau... bon. A moins d'habiter dans les environs de Lyon vous n'avez probablement jamais entendu parler de cet endroit, comme moi avant la lecture de ce livre. Or, dans la version futuriste de cette ville, on trouve un ministre et l'un des plus influent président de compagnie du Marcom, comme ça, par hasard. Le fait que l'Isle-d'Abeau soit une "nouvelle ville" fondée en 1972 (pendant la rédaction du livre, donc, ou tout juste avant) y est sans doute pour quelque chose. Faut-il y voir le symbole de l'agglomération urbaine galopante face à la nature et aux paysans, ces derniers étant des dissidents vivants hors la ville, dans une zone grise de la légalité ? Si oui, c'est encore une fois une référence bien franco-française, ancrée dans un contexte Français (et pour le coup bien "provincial" si on me pardonne l'expression). En fait, à part dans les 80 dernières pages de ce volume qui en compte près de 600, on ne sort jamais de ce coin de la région Rhône-Alpes, ou presque (des fois on fait des incursions en Auvergne, j'y reviendrai), et lorsqu'on "voyage", c'est en quelques lignes, à la vitesse de l'éclair, de façon quasi abstraite, à Paris et Nuremberg. Pour un texte aux ambitions aussi vastes et un cadre tel que le Marcom, treize états s'étendant de la méditerranée à la Baltique, de l'Atlantique à la Laponie... ça laisse quand même un bon vieux coup de saucisson camembert (un reproche que je faisais déjà à Pierre Bordage pour l'Ange de l'Abîme). On a du mal à croire au Marcom, parce que le Marcom, c'est l'Isle-d'Abeau. Et quand l'auteur essaye de connecter la zone géographique pourtant limitée de son récit au grand tout, c'est pour dire que :

Tout les détritus de tout le Marcom sont liquéfiés et stockés dans un grand lac pollué en Auvergne.

Tout les déchets nucléaires de tout le Marcom sont stockés dans des pyramides spéciales en Auvergne.

Wow, subtil.

Surtout si on entre dans la vision de l'auteur très préchi-précha sur la bonne terre, les paysans, les cultures traditionnelles, et les bons sauvages des payvoides.

Moto nucléaire et pied de table géant ! C'est dans le livre.
Aah, le cliché des payvoides (pays en voie de développement, qui apparemment ont formé un grand pays en guerre contre la Chine). Alors là, monsieur Curval, on sent l'enthousiasme des 70s. Pour bien souligner le contraste entre les Européens (occidentaux ? Français ?) morts dedans, coupés des uns des autres, à l'empathie atrophiée, surprotégés, sans créativité, passéistes et matérialistes au possible, on nous parle des bons sauvages des payvoides, ceux qui bricolent encore des trucs avec trois bouts de cartons et qui sont heureux, mais qui savent aussi égaler la technologie du Marcom quand ça les arrange, qui ne brident pas la création ni l'imagination (futur revendication de mai 68, on sent les racines, c'est assez intéressant), qui ne se sont pas laissés dévorer par le capitalisme et la technologie à outrance - par choix, évidemment ! Aaarg... c'était trop. Les paysans, encore, j'aurais pu accepter parce que ce n'est pas trop appuyé mais là la candeur des payvoides c'est quand même l'espoir ultime du récit, la planche de salut... en fait, ce livre m'a beaucoup rappelé le Wang de Bordage, que j'avais beaucoup aimé et qui avait l'avantage, pour moi, de rester sur une intrigue et de ne pas partir dans des mélanges des genres confus. C'est pareillement moins une réflexion sur l'Europe qu'une opposition Nord/Sud, capitalisme matérialiste contre... bons sauvages / nomadisme. C'est tellement réducteur que ça en devient presque plus insultant pour le Sud, en fait. D'ailleurs, l'autre point commun avec Bordage c'est l'accumulation de scènes de cul qui finissent par vraiment faire tirer le livre en longueur. Non seulement il y en a beaucoup, mais on part dans des délires scatophiles et gores qui m'ont curieusement rappelé les onze mille verges d'Apollinaire, notamment sa scène d'éventrement par le vagin dans l'orient-express, mais je m'égare. Pas spécialement en bien, donc. Encore, dans Wang, il y avait clairement la volonté de créer un contraste entre les occidentaux aseptisés et les orientaux/sudistes qui étaient bien poilus, qui puaient la transpi et faisaient encore ça à l'ancienne. Là je crois comprendre que l'auteur voulait faire quelque chose de similaire mais... on s'égare dans des délires pas forcément très clairs. Du coup j'étais plus souvent agacé comme dans pendant les scènes de cul assez gratuites de l'Ange de l'Abîme.

Après, mon plus gros souci stylistique, c'est que l'auteur parte dans trop d'intrigues qu'il n'arrive à connecter à la fin qu'au prix de plusieurs (!) Deus Ex Machina bien gras et honnêtement pas très bien amenés (Pour ceux qui ont lu le livre et ne sont pas d'accord avec moi : Elil, encore, soit, y avait des mini-indices vagues. Mais les mutants omnipotents, sérieux, tu parles d'un cheveu sur la soupe). Il commence comme une intrigue d'espionnage réaliste, avec critique de la société et commentaire sociologique, puis enchaîne sur l'exploration onirique du subconscient élevé au statut de religion, passe par des épisodes de sexe scatophiles, abuse de notre suspension d'incrédulité en bidouillant les distances et le temps (et je ne parle même pas des incohérences liées aux cabines de dilatation temporelle, hein, non, juste des facilités scénaristiques), et fini sur une réflexion sur Dieu. Ah, j'ai mentionné l'artiste biologiste nain qui porte une cape et crée un couple de mutant omnipotent à base d'insecte prenant forme humaine ?

Bon, voilà, au bout d'un moment faut se décider. Moi j'ai pas adhéré à ce jeu de saute-mouton qui donne moins l'impression d'une exploration complexe d'un sujet qu'un gros délire souvent incohérent rattrapé à la fin par... magie, en fait. Le livre semble avoir du mal à se décider de comment il veut aborder son sujet et ça m'a provoqué de nombreux face-palm. Curval utilise également trop d'astuces d'auteur bien lourdes pour emporter mon adhésion. Exemple : Un personnage veut se baigner, se fait arrêter par un commissaire à la pollution qui veut voir sa carte d'hygiène. On nous explique donc bien lourdement pas un dialogue pas du tout naturel le concept de la carte d'hygiène, des règles de natations, on comprend que le Marcom il est très réglementé, voilà, merci. Et là le commissaire dit que ah ouais, au fait, de toute façon il peut pas se baigner parce que y a plus de service de sauveteur en mer et qu'il n'a pas le droit de le laisser nager. Cette scène, ce dialogue, pue le carton-pâte. Le commissaire aurait dû directement lui dire "pas de sauveteur, pas de baignade". Là du coup les trois paragraphes précédents sont forcés, trop visiblement, et ce genre de ficelle bien évidente se reproduit trop de fois pour qu'on lui laisse passer ça. On ne peut pas non plus montrer que sortir dans les rues c'est se faire contrôler à chaque carrefour puis, sans raison, laisser un club de biker circuler à travers tout le centre-ville sans rencontrer aucune forme de service de l'Etat. Non. Faut rester cohérent, et ça, le livre n'arrive pas le faire. Peut-être ne le souhaite-t-il pas, d'ailleurs. Encore une fois, goûts et couleurs.

ACHTUNG SPOILER

D'autant qu'au final j'ai un peu peur de ce que laisse entendre l'auteur sur le futur du Marcom et le sens que prendra la "révolution". Sans vouloir trop en dire, j'ai l'impression que le Marcom se dirige vers un système soviétique (une "démocratie" qui prône l'autogestion mais où tous les problèmes sont réglés et les besoins remplis par un "dieu" omnipotent mais tout ce qu'il y a de plus humain. voilà voilà) et en fait c'est cool, on peut laisser ça comme ça, tant pis pour eux. C'est quoi le message exactement, après tout ce baratin sur l'inconscient, le surhomme, les mutants, la bestialité, le retour à la nature ? Et quel intérêt d'attaquer constamment le Marcom sur son passéisme maladif qui le pousse à l'immobilisme si c'est pour dire que l'humanité, c'était mieux avant ? Pourquoi reprocher au marcoms de vouloir devenir des dieux immortels si les bons sauvages doivent finir par être mené par un couple de... dieux immortels ? Est-ce que c'est cette fameuse ambition qui manque au "dieu d'appartement" qui règne sur le Marcom ? Si oui, en quoi l'exploration de l'espace est-elle plus noble, plus mûre, plus belle, que l'exploration de l'espace-temps opérée par les marcoms ? Le fait d'être tourné vers les autres ? Mais tous abandonnent le personnage principal en Marcom à la fin, après l'avoir "convaincu" (entendre manipulé) de rester et volé le secret pour en sortir, tout ça parce qu'il "pourrait" éventuellement mener une révolte contre le nouveau Dieu du Marcom, sorte de Soviet Premier que rien ne semble pouvoir perturber. En fait, ils pourraient sortir bien plus de gens du Marcom, l'intrigue sur l'oniropracteur a clairement établi qu'il y avait bien plus de gens fatigués du système que simplement les dissidents bikers. Mais non, on s'en fout, ce sont des marcoms, oublions-les "ce pays n'a jamais existé". On fini même par les nier en tant qu'êtres vivants à la fin. En quoi ceux qui en sont sortis sont plus "nobles" ou dignes de partir vers les étoiles que les condamnés du Marcom ? Tout ça pour finir sur une humanité un peu sauvage suivant ses nouveaux dieux surhommes. Euh... moi, perso, je trouve que cette fin est plus qu’ambiguë, et moins porteuse d'espoir que le texte n'essaye de me le faire croire.

FIN DES TROP GROS SPOILERS

Et c'est là qu'on touche mon plus gros souci thématique. Nous étiez alors en 1973. Le plus gros reproche qu'adresse Curval au Marcom c'est cet immobilisme passéiste qui se tourne vers sa gloire passée, qu'il veut faire revivre en carton pâte dans un temps qui s'arrêterai à jamais. Mais c'était à l'époque de la création de la Communauté Européenne, l'un des rares moments de l'Histoire de l'Europe où on a justement regardé vers l'avenir, changé les règles du jeu, innové, et arrêté de reproduire ce même cycle historique qui n'avait cessé de conduire nos états à la ruine. Ce que reproche Curval, c'est l'état de la France dans les années 70, et à mon sens, en mélangeant le côté procédurier et réglementaire de la CEE à son grief bien de chez nous (et j'en reviens à tous ces éléments franco-français), je pense que Philipe Curval se trompait alors de cible.

Il y a des choses qui tapent juste, mais les plus grosses salves, pour moi, tapent à côté. Et encore, j'accepte qu'on considère l'ingérence de la CEE dans les normes d'hygiènes et de sécurité etc. parce que je saisis la critique de l'excès, mais encore une fois, les attaques à base de "on ne peut même plus vivre dangereusement et dans la saleté comme avant si on a envie" c'est mignon, c'est très 70's, mais ça fait pas très sérieux au bout d'un moment. Il y a aussi les réflexions qui à l'époque étaient probablement encore audacieuses (la religion et la politique étant deux faces d'une même médaille, celle du système que tout deux s'évertuent à entretenir) mais qui aujourd'hui n'ont plus le même impact, forcément, bien qu'elles restent intéressantes. Les concepts classiques mais toujours efficaces des conflits/harmonies homme-femme, père-fils, rêve-réalité (nord-sud, également) sont très présent également, même si encore une fois, quarante ans après, on commence à avoir un sentiment de redondance. (Néanmoins si vous aimez le concept de base d'Inception, lisez ce livre et découvrez l'Inception de 1973).

Du coup, cette chère humanité est-elle de l'Europunk ? Est-elle une projection de l'Europe à venir (ou qui aurait pu venir) ? Assurément. Est-elle pertinente dans ce registre ? Je n'en suis pas convaincu. En revanche, un amateur de SF orientée vers la métaphysique, l'onirisme, la spiritualité, et l'esprit drogue des années 70 y trouvera son bonheur, j'en suis sûr. Car la critique du Marcom en tant que telle est finalement assez basique et assez pauvre. En revanche la réflexion sur le matérialisme et l'onirisme, elle, est le véritable cœur de l'histoire. C'est un fourre-tout et en tant que tel, on peut toujours tomber sur des passages chouettes, donc contrairement à l'Ange de l'Abîme je ne le déconseilles pas. Pour ma part je suis déçu, mais restent de bons prémisses, et un joyeux bordel.



Et pour finir, comme je l'ai fait pour les autres récits d'Europe unie, un petit résumé de ce qu'on sait sur cette version d'une "fédération européenne", le Marcom :

Déjà le Marcom est une fédération de fédération (puisqu'il y a une fédération française et des organismes "inter-fédéraux"). Les langues officielles sont l'anglais et le français. Les gens "ne votent plus pour des hommes mais des idées / des programmes" (ce qui est présenté comme une mauvaise chose, d'ailleurs...), puis le parti décide de qui les appliquera... en secret. Car oui, les ministre du gouvernement sont anonymes et inconnus du public (être découvert c'est perdre sa place), et s'appellent même "le gouvernement secret". Le système est naturellement autoritaire sans l'admettre, ultra-sécuritaire, ultra strict, etc. Les treize nations sont harmonisées juridiquement et culturellement - matérialisme, capitalisme, vous avez compris la chanson - mais compensent du coup en développant de fortes identités régionales (on nous le dit, mais ça n'a absolument aucun impact sur le récit, on ne s'en rend jamais compte). Il y a évidemment du corporatisme, la religion est mal vue, les dissidents sont bannis dans des zones de non-droit et l'ensemble est fermé au reste du monde par un réseau de défense infranchissable. D'ailleurs, c'est rigolo, la Suisse se retrouve coincée et hors d'accès, donc pauvre. Haha, ironie. De fait, il n'y a pas d'armée et une faible force de police, le système automatique de défense et de sécurité se chargeant d'assurer l'ordre. A noter également que la fermeture des frontières extérieures et le bannissement des immigrés fut le fruit d'un référendum.

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