jeudi 24 septembre 2015

Pax Europæ : Certitudes [SORTIE][MAJ]

Bon, ça y est. 

Ça m'aura pris du temps, beaucoup d'énergie et de travail, mais ça y est. Certitudes est sorti.

Pax Europæ c'est 13 ans de boulot, et vous présenter le tome 1 à vous, lecteurs, c'est une expérience extrême. La trouille se mêle à la fierté, l'epub se mêle au mobi, et bientôt à la version papier aussi. Sans m'étaler plus avant (j'ai fait ça suffisamment sur ce blog, je crois), voilà la palette de choix que je vous propose :

Si vous lisez des e-pub, j'ai pensé à vous sur Kobo, Smashwords, ou la FNAC. Smashwords a plein d'autres partenaires donc si vous avez votre crèmerie habituelle, vérifiez, on ne sait jamais.

Si vous lisez des mobi, j'ai pensé à vous sur Amazon (tous, hein, même si je ne mets un lien vers le français, donc si vous êtes au Québec...)

Ah, et comme annoncé, c'est sans DRM.

Et si vous préférez lire en version papier, Amazon permet de poser vos mimines sur un bel exemplaire imprimé, 354 pages, couverture matte, illustrée par Karoline Juzanx.



PAX EUROPÆ 1. Certitudes
de Florent Lenhardt

2033. L'Europe est fédérée ; le monde lui appartient. 
Pourtant la colère gronde. Les terroristes slavistes s'agitent aux frontières des Régions Est, tandis qu'au sein même des États-Unis d'Europe un mouvement réfractaire sort de l'ombre. À Berlin, le sulfureux journaliste Michael Kith assiste aux premières loges au meurtre du Ministre de l'Intérieur et enregistre les derniers mots de l'assassin. Avant qu'il n'en réalise l'importance capitale, les conséquences de cet attentat entraînent déjà la fédération sur le chemin de la guerre. À Hambourg, le soldat Erwin Helm et ses camarades se préparent à être envoyés en Slavie pour rétablir la Paix Européenne sur un continent à couteaux tirés. Chacun de leur côté, ils vont s'enfoncer sans le savoir dans les méandres de l'Histoire des E.U.E. pour en écrire de nouvelles pages... au risque de tout perdre, à commencer par leurs certitudes.

mercredi 23 septembre 2015

Europunk / eurofuturisme : même combat (une réponse à Fabien Lyraud)

J'étais tellement la tête dans le guidon pour la préparation de la sortie du tome 1 (grosse annonce dans les formes demain, promis), que je n'avais pas vu passer la réponse de Fabien Lyraud à mon article "Europunk". Son article se trouve ici et je vous invite à le lire afin de bien comprendre ma réponse.

Elle sera assez simple, en fait, puisqu'en dehors des effets de postures, M. Lyraud et moi sommes d'accord. Seulement il ne le sait pas car il m'a soit mal lu, ou trop vite (ou pas jusqu'au bout, au choix).

Il semble qu'il se soit concentré sur ce nom, europunk, au détriment de mon message, pour en tirer des conclusions sur mon appel. Car lorsque j'écris :

"Que ce soit pour en défendre l’idée ou la combattre, que ce soit pour en rêver une meilleure unie ou chacun de notre côté, que ce soit un pamphlet, que l’on s’intéresse à l’aspect politique ou social, ou les deux, peu importe, je crois qu’il faut redonner aux gens des perspectives sur l’Europe qui ne soient pas simplement des dépêches AFP arides et des déclarations de la Troïka."


... on m'accusera difficilement d'avoir encouragé spécifiquement la dystopie, ni d'avoir réduit mon appel à ce genre. Certes, les livres que je cite dans l'article sont de la dystopie, mais j'invitais (et j'invite toujours) à écrire sur l'Europe en général, et mieux que ce qui s'est fait précédemment. Mieux, donc, que les dystopies sus-mentionnées, quels que soient le ton, l'ambition et l'orientation des textes obtenus. Le nom d'europunk était une provocation, je l'ai dit dans l'article, mais certainement pas une limitation. Guillaume Parodi l'a bien saisi dans sa propre réponse. Après, qu'on l'appelle eurofuturisme plutôt qu'europunk pour insister sur les aspects positifs de l'Europe, peu importe ! Le label importe si peu, et cet élan n'a pas besoin de se transformer en genre à part avec ses codes, ses étiquettes étriquées.

J'ai appelé à écrire sur l'Europe et son avenir. Et Fabien Lyraud le dit lui-même : 

"Imaginer une Europe différente est devenue une urgence, je suis entièrement d’accord avec Florent Leenhart."


Nous sommes donc bien d'accord, sauf sur l'orthographe de mon nom de famille.

Néanmoins, il conclue de la manière suivante :

"Mais l’Europunk qui se contente de dénoncer le modèle d’aujourd’hui sur le modèle de ce qu’a été le cyberpunk n’est absolument pas ce sur quoi il faut mettre l’accent. Les auteurs de SF doivent aussi être capable d’apporter l’espoir et pas seulement l’inquiétude en suivant la voie facile de la dystopie."


Et j'ignore la raison de cette tirade bien tranchée, si c'est à cause de la bibliographie de l'article, si c'est un clin d’œil à mes propres travaux, ou comme je le soupçonne,  une attention trop obstinée au terme europunk. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas le problème avec la dystopie. Une dystopie bien faite peut en dire autant qu'une utopie, avec peut-être un pied plus fermement ancré dans la réalité des gens. Je ne dis pas que c'est mieux, mais c'est différent, et surtout, ce n'est pas facile

S'il y a une chose que la liste de romans que j'évoquais dans mon article peut nous apprendre, c'est qu'écrire une dystopie sur l'Europe qui tienne la route et ne tombe pas dans le pamphlet chauvin, c'est tout sauf facile. Parce qu'on ne parle pas d'une dictature de synthèse à la 1984, on s'adresse aux gens avec une situation concrète, fondée sur ce qu'ils vivent déjà. Et le risque de tomber dans la caricature, facile elle, est grand. 

Quant à la nécessité de délaisser la dystopie pour se concentrer sur l'utopie, il semble que les jeunes lecteurs soient friands de dystopies. N'y aurait-il pas là une porte d'entrée pour les faire réfléchir à l'avenir européen ? Autre question que soulève ce commentaire très noir et blanc : Une dystopie de l'Europe actuelle ne peut-elle donc pas apporter des idées de solutions pour une Europe meilleure ? La dystopie est-elle condamnée à pointer un doigt hargneux vers la société sans proposer d'alternative ? C'est là une bien piètre idée de la dystopie.

Mais encore une fois, pourquoi choisir ! Écrivons les deux ! 

Offrons le choix aux lecteurs ! La priorité c'est d'écrire sur l'avenir de l'Europe, pas de décider comment le faire. Lorsque nous aurons le luxe de choisir le genre qui s'y prête le mieux, nous pourrons en débattre. Ce luxe, nous ne l'avons pas (encore !).


Pour conclure, je cite une nouvelle fois la fin de mon article initial, tel quel :


"Car que cela nous plaise ou non, le futur de l’Europe en tant que concepts, en tant qu’institutions, en tant que culture et en tant que peuples, c’est notre futur, et qu’il serait peut-être temps d’y réfléchir sérieusement, et d’essayer d’imaginer des alternatives pour un peu moins de gloom and doom et un peu plus d’espoir.

N’est-ce pas un peu le boulot de la SF ?"


A bon entendeur, salut !

lundi 21 septembre 2015

Précommandes de "Certitudes" !

la couv' de Karoline Juzanx
Woohoo ! Tout doucement on y arrive. Après une déconvenue avec Immatériel qui semble avoir simplement oublié de me répondre, je me suis battu avec les plateformes individuellement pour réussir à tenir le délais fixé. Résultat ? Le livre sortira avec un jour de retard sur Amazon (bouh !) mais dans les temps sur Kobo et Smashwords (et ses partenaires, donc) (youhou !). Quoi qu'il en soit, les précommandes pour PAX EUROPÆ 1. Certitudes sont désormais ouvertes ici :






Quant à la version papier ça risque de me prendre un peu plus de temps, un peu de patience !

jeudi 3 septembre 2015

Centième article : la Une de l'Europæn Tribune

Ceci est le centième article de l'Europæn Tribune, et quoi de mieux pour célébrer ce chiffre rond que de publier la Une du journal in-univers qui donne son nom à ce blog ? Je vous propose donc de lire la Une du plus grand quotidien des Etats-Unis d'Europe, quelques mois avant les événements de Pax Europæ : Certitudes

Vous êtes le  lundi 16 juin 2033, et jusque-là tout va bien :

 

mercredi 2 septembre 2015

L'appel à l'Europunk a été entendu !

C'est avec un grand plaisir que j'ai appris ne plus être seul à vouloir voir la SFFF s'intéresser à l'Europe. L'appel lancé sur AeF puis ici a été entendu, et je vous invite à lire la réponse de Guillaume Parodi qui offre son regard sur la situation, et sur la nécessité de s'emparer d'un sujet trop négligé.

Merci à lui d'avoir relayé et étayé cet appel, ça fait plaisir !

mardi 1 septembre 2015

Pax Europæ 1. Certitudes : Un teaser


J'ai une idée de trailer plus narratif, mais en attendant, je vous propose déjà ce petit teaser. J'en ai aussi profité pour mettre une chronologie des textes de PaxEU (avec des liens pour ceux disponibles en ligne) dans la barre de menu du haut. Ça permettra à tout un chacun de ne pas se perdre dans la chrono, même si pour le moment il y a essentiellement de très courtes nouvelles.

Bon, je me remet au boulot, j'ai un roman à peaufiner pour vous !

lundi 31 août 2015

Pax Europæ 1. Certitudes : La couverture de Karoline Juzanx (et une date, enfin)

Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir et l'excitation que je ressens à vous révéler la couverture du tome 1 de Pax Europæ : Certitudes. Elle a été réalisée par la talentueuse Karoline Juzanx dont vous pouvez admirer le travail sur son blog. Je vous y encourage vivement. Sans plus attendre, la couverture, mesdames et messieurs.

Pax Europæ 1. Certitudes, par Karoline Juzanx

Je peux aussi vous donner la date de sortie de ce premier tome (en numérique en tout cas, et si possible en impression à la demande si je me débrouilles bien et dans les temps), et cette date c'est le

23 / 09 / 15

Voilà, la machine est bel et bien lancée ! Rendez-vous fin septembre.

Mais ne vous inquiétez-pas, en attendant j'ai quelques surprises pour vous.

vendredi 14 août 2015

Europunk !

Le 16 avril 2013 paraissait sur le site d'Acta Est Fabula un article de ma plume intitulé "Europunk !". Puisque quelqu'un me l'avait récemment demandé et que le site d'AEF est mort (pour l'instant), on m'a autorisé à le republier ici. J'ai laissé le corps de l'article tel quel, avant d'y ajouter un petit regard rétrospectif en conclusion.



Il est un sujet d’actualité économique, sociale et culturelle auquel on ne peut échapper ces  trois dernières années (et même bien avant cela mais les choses vont en s’exacerbant), et que pourtant la SF de chez nous semble ignorer poliment : L’Europe.

Pourtant héraut des thèmes qui font notre présent et modèlent nos futurs possibles, la SF se désintéresse de la construction européenne comme de l’an 40, alors que jamais depuis Maastricht on n’a connu autant de débats, de projets, de crises, de doutes. Jamais ce projet politique, économique et social inédit qui semble acquis pour beaucoup n’aura autant tremblé sur ses bases. Les citoyens d’Europe sont face à une crise majeure qui remet en cause les lignes de notre futur qui semblaient pourtant toutes tracées. La méthode Monnet est à bout de souffle, le nationalisme revient en force, les bienfaits du supranationalisme sont remis en question, avec le retour de vieux démons que tous les Européens partagent dans leurs différences. Le lecteur de SF d'aujourd’hui, à d’infimes exceptions près, n’a pas connu une Europe sans construction européenne. Beaucoup ne se souviennent pas vraiment de l’Europe sans Maastricht. La nouvelle génération n’a que de vagues réminiscences de ce à quoi ressemblait un billet de franc. Hors, face à ce déferlement de scandales, d’échecs dans un climat de crise, tout cela est contesté sérieusement pour la première fois depuis la création de la CECA. Ce que cela implique, c’est que les Européens font face à un choix crucial : Continuer, ou reculer. Alors qu’avant, on pouvait se contenter de faire du sur-place, la Crise de l’Euro donne un coup de pied dans la fourmilière. Les implications pour notre mode de vie à court, moyen, et long termes sont énormes, et pour beaucoup de jeunes aujourd’hui, inimaginables (bien qu’ils – ou parce qu’ils – ne s’en rendent pas forcément compte). Dans un contexte où de tels bouleversements s’amoncellent à l’horizon, que l’on décide de revenir en arrière ou de poursuivre franchement l’intégration, on aurait pu être en droit d’attendre que les auteurs de SF européens se penchent sur la question. Et bien non.

L’Europe n’est pas glamour, c’est d’ailleurs l’un de ses gros points faibles. L’Europe ne sait pas se vendre, ni à l’étranger, ni même, et c’est bien plus grave, à ses propres citoyens. Toutes ses tentatives de communication ou presque finissent en eau de boudin, et l’Européen lambda ne ressent pour l’Union Européenne qu’un sentiment froid, neutre et vaguement chirurgical – l’efficacité en moins. Est-ce la raison pour laquelle, en langue française, on trouvera si peu d’écris s’intéressant franchement au futur de notre continent ? Personnellement, pour avoir flâné en librairie autant que sur le net, j’en compte trois, dont une traduction. Je nomme ici « L’Ange de l’Abîme » de Pierre Bordage malgré le fait que ça commence un peu à dater (ainsi que d’autres bémols mais là n’est pas la question), « L’insurrection » de Pierre Lévy, et « Super Etat, l’Union Européenne dans Quarante Ans » de Brian Aldiss. C’est pas extraordinaire, vous avouerez, d’autant que « L’insurrection » est un pamphlet communiste « sous forme romanesque » et pas un roman avec un fond critique. Mais tout de même, disons ça compte.

Le livre de Pierre Bordage remonte à 2004, bien avant que la Crise ne frappe l’Europe et ne remette en violemment en cause la fameuse « construction européenne ». En fait, le rejet de la Constitution par la France et les Pays-Bas n’a même pas encore eu lieu. On ne s’étonnera donc pas que l’Europe Unie n’est, dans « L’Ange de l’Abîme », qu’un décor, un accessoire, puisque le sujet réel du livre c’est le fanatisme religieux. Le roman parle de la paranoïa anti-islamique post 11 septembre, sans grande subtilité d’ailleurs, et l’Europe s’y réduit à la France et la Roumanie qui ressemble à la France. L’Europe, son intégration, ses dérives, ses potentiels, ses échecs, ses espoirs, son modèle social, tout cela n’est que vaguement effleuré, au profit d’une dénonciation du christianisme catholicisme appliqué à toute l’Europe. Une fois de plus, je le compte, mais plus par dépit qu’autre chose.

Et puis « Super Etat », bien sûr. Là, un vrai roman de SF qui a pour thème l’évolution sociale (et vaguement politique) de l’UE. Ecris comme une fable d’anticipation fortement et ouvertement référencée à la Huxley, qui enfonce des portes ouvertes avec un sens aigu de la redondance et se perd parfois dans les lieux communs du politiquement correct. Mais bon, c’est Brian Aldiss quand même, hein ! Hourra ! Au moins, on est en présence d’un roman de SF qui prend le temps de réfléchir sur le futur de ce « monstre » supranational qui continue de s’élargir, souffre d’un grave déficit démocratique et s’enfonce dans la crise politique et économique, alors qu’il porte les espoirs de toute une génération de pacifistes d’après-guerre et les fruits de leurs sacrifices. Sauf que voilà : 2002 pour la traduction française, là encore ça commence à dater.

En fait, « Super Etat » est l’exemple célèbre de par son auteur de la littérature d’anticipation sur le futur de l’Europe, parce qu’il est typique : Il est profondément « anti » et il vient de l’autre côté de la Manche. Là-bas, d’autres romans sont disponibles, et bien plus virulents, comme « The AachenMemorandum » de Andrew Roberts, traduit en allemand ou en néerlandais, par exemple, mais pas en français. Est-ce parce que dans cette vision dystopique des États Unis d’Europe la France collaboratrice des méchants fédéralistes allemands nazis a fait ériger des statues de Pétain, grand fédéraliste européen devant l’Eternel ? Je ne saurais dire. Tout ce que je m’aventurerais à dire sur cet épouvantable roman pourtant écris par un « historien » et qui accumule les mensonges et les non-sens historiques au service d’une prose ultra-conservatrice, nationaliste et bigote, c’est que pour la subtilité on repassera. C’est un article du Daily Express fait roman. Et je pèse mes mots. Publié en pleine ère Thatcher – avec tous les raccourcis et les clichés que ça implique, le roman a été réédité tel quel pour « l’occasion » quand l’odeur du sang a envahi les rues d’Athènes.

Subtilité. Originalité.
On notera entre parenthèse que sortir les cerveaux nazis n’est pas l’apanage de Roberts. Dans le roman de politique-fiction « The Budapest Protocole », Adam LeBor base lui aussi son scénario sur l’Union Européenne, un grand plan secret des méchants nazis qui veulent un 4ème Reich, mouahaha. Typique de la mentalité europhobe anglaise qui développe ses théories sans peur du ridicule ni du mauvais goût, lesquelles sont inspirées de patriotisme, nationalisme, xénophobie, « traditions », bref, tout ce que ne sont pas ces odieux nazis européens. Oh… Après on peut aussi accuser la facilité : Une croix gammée sur la couverture, les cathares et le trésor des Templiers caché sous le Vatican, c’est vendeur. Pourquoi ne pas y ajouter Bruxelles pour faire bonne figure ? L’Europe, une fois de plus, ne devient alors qu’un accessoire dans le délire paranoïaque habituel : On vous manipule, on vous ment, on vous vole votre souveraineté. On vous envahi ! Le thème de la collaboration et de l’entraide qui ne fonctionne pas, ou celui des conflits générationnels entre ceux qui ont connu la guerre, ceux qui n’ont connu que les nations en paix, et ceux qui n’ont connu que le supranational, sont éludés. Place aux méchants allemands qui ne cherchent qu’à faire avec l’argent ce qu’ils n’ont pas réussi avec leurs canons. Ça fait (peut-être) un bon thriller, mais ça fait de la mauvaise SF.

Peu après « The Budapest Protocole » sortait « United States of Europe » de Ken Jack, un autre roman « anti » mais avec une autre approche, plus « à la Clancy » sans les détails techniques rébarbatifs, plus dynamique et vif (avec une partie « militaire », à prendre avec des pincettes), et une conclusion au final loin de l’extrémisme de Roberts, cherchant les compromis entre le « trop intégré » » et le « trop isolés ». Louable, donc, et sortant au bon moment… en numérique sur Amazon UK. Une version papier sera plus tard disponible à la demande sur Amazon… COM. C’te blague… Passé complètement inaperçu, le roman n’aurait probablement pas fait date de toute façon. On parle quand même d’un bouquin ou le personnage principal n’est jamais nommé ne serait-ce qu’une seule fois mais constamment évoqué comme « the Prime Minister ». Voilà pour le style.
Sur cinq textes approchant le sujet, quatre sont vraiment pertinents, et sont très, très hostiles ou quand même franchement contre. Soit, ça donne donner le ton, on peut considérer cela comme un baromètre, le signe que tout enthousiasme est perdu, désillusion, tout ça. Mais bon, trois sont anglais. Alors forcément, niveau représentation des mentalités européennes, ou au moins française, on repassera ! C’est d’ailleurs très intéressant de voir que les romans d’anticipation/SF qui s’intéressent à notre futur commun viennent majoritairement du pays à l’europhobie la plus virulente, quand les autres semblent ignorer cet énorme point d’interrogation de notre avenir.

Reste un sixième ouvrage, anglais lui aussi, non traduit lui non plus, « Incompetence » de Rob Grant. Un roman humoristique, grinçant, qui y va fort mais qui, étonnamment, n’est pas anti-européen malgré ce que presque tout pourrait laisser croire. J’ai été vraiment surpris par le message sous-jacent à la fin du roman. Il aura fallu une anticipation humoristique pour voir enfin passer une vision certes profondément critique de la construction européenne et de son devenir, mais qui inclus aussi… une certaine forme d’espoir ?

Car c’est là que le bât blesse. Presque toutes les (rares) fictions sur l’Europe de demain sont extrêmement négatives, pessimistes, voir nihilistes. Rien à sauver au presque, un rejet complet de ce que l’UE est devenue sans trop chercher à réfléchir sur le pourquoi, sur ce qui qui aurait pu être mieux fait, sur les motivations à chercher l’intégration. La plupart des arguments et visions « alternatives » tournent autour de ce simple crédo : C’était mieux avant. Sans jamais imaginer une seule seconde ce qui se passerait si on y revenait, à avant, d’ailleurs. « Aachen », « United States of Europe », même « l’Ange de l’Abîme » dans une certaine mesure, nous amènent jusqu’à la fin du colosse et laissent l’avenir en suspens sans réellement se pencher sur les implications des changements à venir. « Le futur est ouvert ! » oui, « aucune idée de ce qui vient ensuite », non. Nous avons de bien noirs tableaux, sans visions alternatives. On tire sur l’ambulance sans réelle alternative autre que : retournons avant l’accident.

En soit, on peut y voir un indice révélateur de la mentalité de notre époque. S’indigner, se révolter, trouver tout injuste et mal fait, oui, mais tout en peinant à trouver d’autre solution que la régression au passé glorieux, l’Âge d’Or révolu où il y avait emploi, paix et prospérité sur les terres. C’est intéressant parce qu’à l’heure où plusieurs nations européennes s’enfoncent dans ce magma idéologique qui nous a déjà apporté son lot de joyeusetés par le passé dans une pas si sympathique répétition de l’histoire (L’Aube Dorée, vous dites ?), personne, dans la SF actuelle, ne semble intéressé par ce phénomène, ou presque…

…presque, car je tiens à souligner l’excellent projet des Brigades Chimériques. Certes, il ne parle pas de l’Europe telle que nous la vivons ou telle qu’elle évoluera, mais dans sa volonté thématique, cette BD, et l’univers qui en découle, reste l’un des très rares ouvrage de SF à réellement s’intéresser à un thème fort de l’Europe d’aujourd’hui : L’identité européenne, ce mythe, cette légende. On en parle partout, on ne la voit nulle part. Or oui, les Brigades sont de la SF européenne, dans leur style graphique, leurs thèmes, leurs héros, leur contexte. Référençant la culture SFFF européenne d’époque, les Brigades Chimériques parviennent à faire ce que personne ne parvient à écrire/dessiner sur l’Europe actuelle : comment nos cultures sont complémentaires, notre histoire imbriquée, mais comment nous continuons perpétuellement à ne pas nous entendre en dépit de l’évidence même : notre union fait notre force, nos guerres intestines mènent tout le monde au désastre. « Les Super-Héros Européens »…

A l’heure où tout le monde cherche à créer des étiquettes de genres ronflants et tape-à-l’œil, je m’étonne qu’aucun auteur n’ait encore eu l’idée de s’engouffrer dans cette brèche encore pratiquement vierge de la SFFF. Alors puisque qu’aucune célébrité ne s’y colle, je ne vois pas pourquoi je ne créerai pas à mon tour une appellation de toute pièce pour l’occasion.

Ce qu’il nous faut, c’est de l’Euro-Punk.


J’appelle solennellement les auteurs de SFFF européens à qui le futur politique, social et culturel de leur(s) pays fait lever des sourcils inquiets ou pleins d’espoir, de se pencher ne serait-ce qu’un instant sur ce continent en ébullition où 500 millions de citoyens sont peut-être sur le point de faire un pas d’un demi-siècle en arrière. Pour le meilleur ou pour le pire ? A vous de nous en parler.

Que vive enfin l’Euro-Punk !

~.~


Deux après avoir écris ces lignes et lancé cet appel, il est temps pour moi de revenir à l’Europunk pour un petit complément rétrospectif. D’une part parce que suite à des recommandations je peux ajouter un livre à cette liste, bien qu’il date des années 70 et ne soit plus aussi pertinent qu’il le fut certainement en son temps : « Cette chère humanité », de Philipe Curval. Le roman parle certes de l’évolution du Marché Commun mais c’est plus généralement une critique du matérialisme et de la vacuité du mode de vie occidental, plutôt qu’une réelle projection réaliste ou critique du projet européen. D’autres thèmes s’y mêlent également et si l’Europe n’est pas aussi gadget que dans « L’Ange de l’Abîme », le roman n’en fait qu’un thème finalement subalterne. Néanmoins si l’Europunk devenait un véritable genre, ce roman en serait probablement l’un des papys.

D’autre part, la crise grecque s’est entre temps durcie, nous avons l’épisode du référendum, le Brexit est débattu au Royaume-Uni, la question des immigrés clandestins venus des zones de conflit s’impose dans les débats de nombreux États Membres… L’aspect social et humanitaire de la crise européenne s’est encore aggravé depuis la première publication de cet article. Y a-t-il eu du changement dans les rayonnages des librairies ? En fait… pas vraiment. L’Europe n’est toujours pas une préoccupation apparente. L’espoir fondé sur les Brigades Chimériques n’a finalement enfanté qu’un demi-succès via le retour de super-héros « de chez nous ». Mais la dimension européenne et plus large des Brigades s’est perdue en route, et ce qui aura inspiré les auteurs et dessinateurs fut plutôt la réappropriation du concept de super-héros avec (entre autres) le Coq Gaulois ou le Garde Républicain. Je me réjouis de revoir ce genre fleurir par chez nous, mais concernant le sujet qui nous intéresse ici, c’est une petite déception.


De mon côté je fais mon possible pour sortir le tome 1 de Pax Europæ en septembre – oui parce qu’au bout d’un moment ça va bien de critiquer et de dire ce que les autres devraient écrire et/ou écrire mieux, il est temps de faire ma part du boulot. Mais mon appel tient plus que jamais : Il faut intéresser les gens à l’Europe, il faut la rendre sexy.


Que ce soit pour en défendre l’idée ou la combattre, que ce soit pour en rêver une meilleure unie ou chacun de notre côté, que ce soit un pamphlet, que l’on s’intéresse à l’aspect politique ou social, ou les deux, peu importe, je crois qu’il faut redonner aux gens des perspectives sur l’Europe qui ne soient pas simplement des dépêches AFP arides et des déclarations de la Troïka. Car que cela nous plaise ou non, le futur de l’Europe en tant que concepts, en tant qu’institutions, en tant que culture et en tant que peuples, c’est notre futur, et qu’il serait peut-être temps d’y réfléchir sérieusement, et d’essayer d’imaginer des alternatives pour un peu moins de gloom and doom et un peu plus d’espoir.


N’est-ce pas un peu le boulot de la SF ?




PS : En webarchive, l'article initial conservé par cet espion infatigable d'Internet. Vous pourrez y lire mon échange avec Fabien Lyraud qui proposait quelques autres œuvres telles que F.A.U.S.T. de Serge Lehman (scénariste des Brigades Chimériques, justement), notamment. Le Tigre y proposait également deux ouvrages où l'on évoque une Europe fédérée sans qu'elle en soit spécialement le sujet : Misspent Youth et Les Guerres Wess'har.

MAJ : Guillaume Parodi a entendu l'appel et y répond ici. De même, Fabien Lyraud, préférant Eurofuturisme à Europunk, a réagi sur son blog. Je lui répond en retour ici.

mardi 11 août 2015

Cette chère humanité

J'avais écrit pour le compte de Acta Est Fabula un article qui a désormais disparu, mais que je compte republier prochainement, sur le thème de "l'Europunk", un genre qui n'existe évidemment pas  vraiment (encore?) et auquel j'avais donné un nom un peu putassier. Derrière cette provocation il y avait néanmoins l'idée réelle qui se trouve à l'origine dans le suffixe "punk", puisque dans l'idéal je me demandais pourquoi la SF semblait bouder le thème de l'Europe alors qu'il y aurait tant de lignes à bouger dans le domaine, tant de conventions sociales, politiques et économiques à débattre, critiquer, voire briser. Le sujet est sur toutes les lèvres, des questions morales, éthiques et philosophiques se posent (car oui, il y a plus derrière le Grexit ou le Brexit qu'une simple question financière), et pourtant pas grand chose ne vient. Le constat est toujours le même : l'Europe n'est pas sexy.

Et bien à l'époque de la publication de cet article, on m'avait conseillé un ouvrage que j'ai étudié avec attention, depuis, pour pouvoir l'intégrer (ou pas) à ma republication de l'article. Et cet ouvrage va rendre l'Europe non seulement sexy, mais porno. Et aussi psychédélique. Et aussi mystique. Aujourd'hui je vous parle de cette chère humanité, de Philipe Curval.

Résumé : 

La couv qui donne le ton.
Depuis vingt ans, le Marcom — ce qui fut l'Europe du Marché commun — s'est replié sur lui-même, s'est coupé du reste de la Terre. Et une infranchissable barrière de défenses entoure ce monde clos, technologique et irrespirable. Cependant, grâce à une ruse étonnante, Léo Deryme, le montreur de rêves, a réussi à lancer au-dehors un appel au secours et les Payvoides, autrefois « sous-développés », l'ont capté. Belgacen Attia, qui a vécu en Marcom, est envoyé en mission. S'il parvient à franchir le rideau électronique, que découvrira-t-il ? Les Marcomiens qui n'ont plus pour seul recours que la névrose l'accueilleront-ils en ennemi ou en sauveur ?

Alors avant de commencer, je sais qu'on va m'en vouloir parce que monsieur Curval est un grand auteur de SF français, qu'il a gagné des prix (notamment le prix Apollo pour ce roman-même), et que je devrais probablement me montrer plus humble au cours de cette critique. Je m'excuse par avance si je semble un peu présomptueux, voire prétentieux. Ce n'est pas mon intention. Je n'ai peut-être simplement rien compris.

Parce que d'emblée il est évident que lire ce roman de 1976 presque quarante ans après, c'est partir avec un lourd handicap.  L'époque est radicalement différente, les références peuvent l'être aussi, et si certaines thématiques parviennent à paraître pertinentes aujourd'hui, toute la partie mystico-philosophique fait vraiment, vraiment 70's sous acide. On sent le roman des années fascinées par l'éveil des sens et de la conscience au travers de procédés nouveaux à la frontière entre science et spiritualité. Et drogues. Et c'est cool... quand on est dans ce genre de trip. Moi, honnêtement, ce n'est pas mon époque et ça ne me parle pas pareil. Tout ce qui concerne l'exploration du ça, de la limite entre le conscient et l'inconscient, les trip sur les projections oniriques - qui deviennent paradoxalement des super-pouvoirs bien réels - et cette espèce de métaphore multiple du divin à travers de multiples "accès" à l'illumination/super-humanité... moi j'ai trouvé ça beaucoup trop old school et suranné. Ce n'est pas mon école. Question de goûts et de couleurs donc.

Ceci étant dit, si on me l'a conseillé, c'est que le roman a bel et bien un rapport avec ce que je définissais avec provoc comme Europunk. D'ailleurs c'est assez mignon, puisque la projection d'Europe unie de Curval s'appelle Marcom... héritière du Marché Commun (pour ceux qui roupillent, la CEE n'est devenue l'Union Européenne qu'en 1993, dix-sept ans après l'écriture de ce livre). Et contrairement à d'autre livres comme Super-Etat où l'Europe unie semblait un thème mineur, presque esthétique, ici le Marcom a une importance capitale... enfin tant qu'on suit à peu près l'intrigue linéaire et qu'on ne s'égare pas dans les trucs plus space. L'Europe unie y est décrite comme un pays refermé sur lui-même - littéralement - passéiste, immobile, obsédé par les normes et la sécurité, où rien n'est plus naturel ou spontané, où tout est régulé par des commissaires et où on a même appris à ralentir le temps pour profiter plus de ses biens matériels.

Honnêtement j'ai bien aimé la critique pertinente du matérialisme, avec cette obsession d'accumuler tout et n'importe quoi (syndrome du collectionneur, je plaide coupable), ce paradoxe d'améliorer le niveau de vie à l'extrême, d'amasser des richesses, mais de manquer de temps (et d'espace) pour en jouir véritablement. C'est l'une des réflexions les mieux amenées. Egalement, le regard porté sur la fermeture des frontières extérieures du Marcom me semble fort actuel, plus qu'à l'époque paradoxalement, et j'aime ça, même si je me demande à quel point c'était pertinent en 1973. Du moins à l'échelle européenne. Et c'est là que je commence à grincer des dents.

L'expulsion des immigrés pour préserver l'unicité culturelle et ethnique du Marcom sent fortement la France des années 70, quand la main-d’œuvre pas chère venue du Maghreb a commencé a devenir un sujet de préoccupation majeur. On pourrait néanmoins arguer qu'il était donc visionnaire. De même, faire se situer l'intrigue à l'Isle-d'Abeau... bon. A moins d'habiter dans les environs de Lyon vous n'avez probablement jamais entendu parler de cet endroit, comme moi avant la lecture de ce livre. Or, dans la version futuriste de cette ville, on trouve un ministre et l'un des plus influent président de compagnie du Marcom, comme ça, par hasard. Le fait que l'Isle-d'Abeau soit une "nouvelle ville" fondée en 1972 (pendant la rédaction du livre, donc, ou tout juste avant) y est sans doute pour quelque chose. Faut-il y voir le symbole de l'agglomération urbaine galopante face à la nature et aux paysans, ces derniers étant des dissidents vivants hors la ville, dans une zone grise de la légalité ? Si oui, c'est encore une fois une référence bien franco-française, ancrée dans un contexte Français (et pour le coup bien "provincial" si on me pardonne l'expression). En fait, à part dans les 80 dernières pages de ce volume qui en compte près de 600, on ne sort jamais de ce coin de la région Rhône-Alpes, ou presque (des fois on fait des incursions en Auvergne, j'y reviendrai), et lorsqu'on "voyage", c'est en quelques lignes, à la vitesse de l'éclair, de façon quasi abstraite, à Paris et Nuremberg. Pour un texte aux ambitions aussi vastes et un cadre tel que le Marcom, treize états s'étendant de la méditerranée à la Baltique, de l'Atlantique à la Laponie... ça laisse quand même un bon vieux coup de saucisson camembert (un reproche que je faisais déjà à Pierre Bordage pour l'Ange de l'Abîme). On a du mal à croire au Marcom, parce que le Marcom, c'est l'Isle-d'Abeau. Et quand l'auteur essaye de connecter la zone géographique pourtant limitée de son récit au grand tout, c'est pour dire que :

Tout les détritus de tout le Marcom sont liquéfiés et stockés dans un grand lac pollué en Auvergne.

Tout les déchets nucléaires de tout le Marcom sont stockés dans des pyramides spéciales en Auvergne.

Wow, subtil.

Surtout si on entre dans la vision de l'auteur très préchi-précha sur la bonne terre, les paysans, les cultures traditionnelles, et les bons sauvages des payvoides.

Moto nucléaire et pied de table géant ! C'est dans le livre.
Aah, le cliché des payvoides (pays en voie de développement, qui apparemment ont formé un grand pays en guerre contre la Chine). Alors là, monsieur Curval, on sent l'enthousiasme des 70s. Pour bien souligner le contraste entre les Européens (occidentaux ? Français ?) morts dedans, coupés des uns des autres, à l'empathie atrophiée, surprotégés, sans créativité, passéistes et matérialistes au possible, on nous parle des bons sauvages des payvoides, ceux qui bricolent encore des trucs avec trois bouts de cartons et qui sont heureux, mais qui savent aussi égaler la technologie du Marcom quand ça les arrange, qui ne brident pas la création ni l'imagination (futur revendication de mai 68, on sent les racines, c'est assez intéressant), qui ne se sont pas laissés dévorer par le capitalisme et la technologie à outrance - par choix, évidemment ! Aaarg... c'était trop. Les paysans, encore, j'aurais pu accepter parce que ce n'est pas trop appuyé mais là la candeur des payvoides c'est quand même l'espoir ultime du récit, la planche de salut... en fait, ce livre m'a beaucoup rappelé le Wang de Bordage, que j'avais beaucoup aimé et qui avait l'avantage, pour moi, de rester sur une intrigue et de ne pas partir dans des mélanges des genres confus. C'est pareillement moins une réflexion sur l'Europe qu'une opposition Nord/Sud, capitalisme matérialiste contre... bons sauvages / nomadisme. C'est tellement réducteur que ça en devient presque plus insultant pour le Sud, en fait. D'ailleurs, l'autre point commun avec Bordage c'est l'accumulation de scènes de cul qui finissent par vraiment faire tirer le livre en longueur. Non seulement il y en a beaucoup, mais on part dans des délires scatophiles et gores qui m'ont curieusement rappelé les onze mille verges d'Apollinaire, notamment sa scène d'éventrement par le vagin dans l'orient-express, mais je m'égare. Pas spécialement en bien, donc. Encore, dans Wang, il y avait clairement la volonté de créer un contraste entre les occidentaux aseptisés et les orientaux/sudistes qui étaient bien poilus, qui puaient la transpi et faisaient encore ça à l'ancienne. Là je crois comprendre que l'auteur voulait faire quelque chose de similaire mais... on s'égare dans des délires pas forcément très clairs. Du coup j'étais plus souvent agacé comme dans pendant les scènes de cul assez gratuites de l'Ange de l'Abîme.

Après, mon plus gros souci stylistique, c'est que l'auteur parte dans trop d'intrigues qu'il n'arrive à connecter à la fin qu'au prix de plusieurs (!) Deus Ex Machina bien gras et honnêtement pas très bien amenés (Pour ceux qui ont lu le livre et ne sont pas d'accord avec moi : Elil, encore, soit, y avait des mini-indices vagues. Mais les mutants omnipotents, sérieux, tu parles d'un cheveu sur la soupe). Il commence comme une intrigue d'espionnage réaliste, avec critique de la société et commentaire sociologique, puis enchaîne sur l'exploration onirique du subconscient élevé au statut de religion, passe par des épisodes de sexe scatophiles, abuse de notre suspension d'incrédulité en bidouillant les distances et le temps (et je ne parle même pas des incohérences liées aux cabines de dilatation temporelle, hein, non, juste des facilités scénaristiques), et fini sur une réflexion sur Dieu. Ah, j'ai mentionné l'artiste biologiste nain qui porte une cape et crée un couple de mutant omnipotent à base d'insecte prenant forme humaine ?

Bon, voilà, au bout d'un moment faut se décider. Moi j'ai pas adhéré à ce jeu de saute-mouton qui donne moins l'impression d'une exploration complexe d'un sujet qu'un gros délire souvent incohérent rattrapé à la fin par... magie, en fait. Le livre semble avoir du mal à se décider de comment il veut aborder son sujet et ça m'a provoqué de nombreux face-palm. Curval utilise également trop d'astuces d'auteur bien lourdes pour emporter mon adhésion. Exemple : Un personnage veut se baigner, se fait arrêter par un commissaire à la pollution qui veut voir sa carte d'hygiène. On nous explique donc bien lourdement pas un dialogue pas du tout naturel le concept de la carte d'hygiène, des règles de natations, on comprend que le Marcom il est très réglementé, voilà, merci. Et là le commissaire dit que ah ouais, au fait, de toute façon il peut pas se baigner parce que y a plus de service de sauveteur en mer et qu'il n'a pas le droit de le laisser nager. Cette scène, ce dialogue, pue le carton-pâte. Le commissaire aurait dû directement lui dire "pas de sauveteur, pas de baignade". Là du coup les trois paragraphes précédents sont forcés, trop visiblement, et ce genre de ficelle bien évidente se reproduit trop de fois pour qu'on lui laisse passer ça. On ne peut pas non plus montrer que sortir dans les rues c'est se faire contrôler à chaque carrefour puis, sans raison, laisser un club de biker circuler à travers tout le centre-ville sans rencontrer aucune forme de service de l'Etat. Non. Faut rester cohérent, et ça, le livre n'arrive pas le faire. Peut-être ne le souhaite-t-il pas, d'ailleurs. Encore une fois, goûts et couleurs.

ACHTUNG SPOILER

D'autant qu'au final j'ai un peu peur de ce que laisse entendre l'auteur sur le futur du Marcom et le sens que prendra la "révolution". Sans vouloir trop en dire, j'ai l'impression que le Marcom se dirige vers un système soviétique (une "démocratie" qui prône l'autogestion mais où tous les problèmes sont réglés et les besoins remplis par un "dieu" omnipotent mais tout ce qu'il y a de plus humain. voilà voilà) et en fait c'est cool, on peut laisser ça comme ça, tant pis pour eux. C'est quoi le message exactement, après tout ce baratin sur l'inconscient, le surhomme, les mutants, la bestialité, le retour à la nature ? Et quel intérêt d'attaquer constamment le Marcom sur son passéisme maladif qui le pousse à l'immobilisme si c'est pour dire que l'humanité, c'était mieux avant ? Pourquoi reprocher au marcoms de vouloir devenir des dieux immortels si les bons sauvages doivent finir par être mené par un couple de... dieux immortels ? Est-ce que c'est cette fameuse ambition qui manque au "dieu d'appartement" qui règne sur le Marcom ? Si oui, en quoi l'exploration de l'espace est-elle plus noble, plus mûre, plus belle, que l'exploration de l'espace-temps opérée par les marcoms ? Le fait d'être tourné vers les autres ? Mais tous abandonnent le personnage principal en Marcom à la fin, après l'avoir "convaincu" (entendre manipulé) de rester et volé le secret pour en sortir, tout ça parce qu'il "pourrait" éventuellement mener une révolte contre le nouveau Dieu du Marcom, sorte de Soviet Premier que rien ne semble pouvoir perturber. En fait, ils pourraient sortir bien plus de gens du Marcom, l'intrigue sur l'oniropracteur a clairement établi qu'il y avait bien plus de gens fatigués du système que simplement les dissidents bikers. Mais non, on s'en fout, ce sont des marcoms, oublions-les "ce pays n'a jamais existé". On fini même par les nier en tant qu'êtres vivants à la fin. En quoi ceux qui en sont sortis sont plus "nobles" ou dignes de partir vers les étoiles que les condamnés du Marcom ? Tout ça pour finir sur une humanité un peu sauvage suivant ses nouveaux dieux surhommes. Euh... moi, perso, je trouve que cette fin est plus qu’ambiguë, et moins porteuse d'espoir que le texte n'essaye de me le faire croire.

FIN DES TROP GROS SPOILERS

Et c'est là qu'on touche mon plus gros souci thématique. Nous étiez alors en 1973. Le plus gros reproche qu'adresse Curval au Marcom c'est cet immobilisme passéiste qui se tourne vers sa gloire passée, qu'il veut faire revivre en carton pâte dans un temps qui s'arrêterai à jamais. Mais c'était à l'époque de la création de la Communauté Européenne, l'un des rares moments de l'Histoire de l'Europe où on a justement regardé vers l'avenir, changé les règles du jeu, innové, et arrêté de reproduire ce même cycle historique qui n'avait cessé de conduire nos états à la ruine. Ce que reproche Curval, c'est l'état de la France dans les années 70, et à mon sens, en mélangeant le côté procédurier et réglementaire de la CEE à son grief bien de chez nous (et j'en reviens à tous ces éléments franco-français), je pense que Philipe Curval se trompait alors de cible.

Il y a des choses qui tapent juste, mais les plus grosses salves, pour moi, tapent à côté. Et encore, j'accepte qu'on considère l'ingérence de la CEE dans les normes d'hygiènes et de sécurité etc. parce que je saisis la critique de l'excès, mais encore une fois, les attaques à base de "on ne peut même plus vivre dangereusement et dans la saleté comme avant si on a envie" c'est mignon, c'est très 70's, mais ça fait pas très sérieux au bout d'un moment. Il y a aussi les réflexions qui à l'époque étaient probablement encore audacieuses (la religion et la politique étant deux faces d'une même médaille, celle du système que tout deux s'évertuent à entretenir) mais qui aujourd'hui n'ont plus le même impact, forcément, bien qu'elles restent intéressantes. Les concepts classiques mais toujours efficaces des conflits/harmonies homme-femme, père-fils, rêve-réalité (nord-sud, également) sont très présent également, même si encore une fois, quarante ans après, on commence à avoir un sentiment de redondance. (Néanmoins si vous aimez le concept de base d'Inception, lisez ce livre et découvrez l'Inception de 1973).

Du coup, cette chère humanité est-elle de l'Europunk ? Est-elle une projection de l'Europe à venir (ou qui aurait pu venir) ? Assurément. Est-elle pertinente dans ce registre ? Je n'en suis pas convaincu. En revanche, un amateur de SF orientée vers la métaphysique, l'onirisme, la spiritualité, et l'esprit drogue des années 70 y trouvera son bonheur, j'en suis sûr. Car la critique du Marcom en tant que telle est finalement assez basique et assez pauvre. En revanche la réflexion sur le matérialisme et l'onirisme, elle, est le véritable cœur de l'histoire. C'est un fourre-tout et en tant que tel, on peut toujours tomber sur des passages chouettes, donc contrairement à l'Ange de l'Abîme je ne le déconseilles pas. Pour ma part je suis déçu, mais restent de bons prémisses, et un joyeux bordel.



Et pour finir, comme je l'ai fait pour les autres récits d'Europe unie, un petit résumé de ce qu'on sait sur cette version d'une "fédération européenne", le Marcom :

Déjà le Marcom est une fédération de fédération (puisqu'il y a une fédération française et des organismes "inter-fédéraux"). Les langues officielles sont l'anglais et le français. Les gens "ne votent plus pour des hommes mais des idées / des programmes" (ce qui est présenté comme une mauvaise chose, d'ailleurs...), puis le parti décide de qui les appliquera... en secret. Car oui, les ministre du gouvernement sont anonymes et inconnus du public (être découvert c'est perdre sa place), et s'appellent même "le gouvernement secret". Le système est naturellement autoritaire sans l'admettre, ultra-sécuritaire, ultra strict, etc. Les treize nations sont harmonisées juridiquement et culturellement - matérialisme, capitalisme, vous avez compris la chanson - mais compensent du coup en développant de fortes identités régionales (on nous le dit, mais ça n'a absolument aucun impact sur le récit, on ne s'en rend jamais compte). Il y a évidemment du corporatisme, la religion est mal vue, les dissidents sont bannis dans des zones de non-droit et l'ensemble est fermé au reste du monde par un réseau de défense infranchissable. D'ailleurs, c'est rigolo, la Suisse se retrouve coincée et hors d'accès, donc pauvre. Haha, ironie. De fait, il n'y a pas d'armée et une faible force de police, le système automatique de défense et de sécurité se chargeant d'assurer l'ordre. A noter également que la fermeture des frontières extérieures et le bannissement des immigrés fut le fruit d'un référendum.

lundi 22 juin 2015

13 ans : le bilan

Comme chaque solstice d'été je célèbre également l'anniversaire de l'univers de Pax Europæ. Depuis 2002, les textes changent, mutent, s'allongent, se divisent, se multiplient, comme une entité douée de vie propre. Comme je l'avais déjà mentionné par le passé, j'entretiens avec cette entité une relation d'amour parfois vache, mais qui s'apprête enfin à porter ses fruits pour vous, potentiels lecteurs. Car les lignes ont bougé dernièrement, et il ne devrait pas y avoir de retour en arrière.

Déjà, la nouvelle l'Espoir meurt le dernier a été republiée et s’est maintenue presque deux semaines à la première place du top 100 gratuits des e-books de SF sur Amazon, avant de laisser la place aux nouveautés, lentement, opérant un repli retardateur tout à fait dans l'esprit de la nouvelle elle-même. Rien que ce bon résultat (niveau téléchargement, etc) a de quoi me réjouir. Mais cela a apporté également quelques retours, bons et moins bon.

Sur Amazon deux commentaires s'opposent de façon intéressante. Nous avons d'un côté :

"Voici une nouvelle prenante et pétrie d'émotions.
Une fiction qui nous transporte en 2034, aux cotés de soldats prêts à tout donner pour résister à leurs adversaires sans pitié.
La guerre, des machines, mais aussi et surtout des hommes, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs forces.
Du vivant !"

Et de l'autre :

"je n'ai pas trop compris où voulait en venir l'auteur ! des scènes de guerre futuristes, de l'hémoglobine +++ à part cela à éviter !"
 
La nouvelle est une nouvelle qui joue sur l'atmosphère afin de développer par petites touches et à travers l'ambiance le thème de l'espoir/désespoir. En cela, il est évident qu'on peut à accrocher au style et être pris dedans... ou pas, et à ce moment-là le manque de climax classique se retourne contre moi. Je pense que c'est ce qui s’est passé pour la personne qui n'a pas vu "où je voulais en venir" et qui n'a pas aimé l'ambiance (trop bourrine ?). Le premier commentaire, lui, a perçu le côté humain derrière le côté guerrier. C'est donc une question de sensibilité et de voir deux avis si tranchés et radicalement opposés pour cette première nouvelle est un signe assez intéressant ! 
 
(En revanche, si le texte est bourrin, je ne pense pas qu'on y trouve énormément d'hémoglobine... mais ça viendra ^^)

La dernière critique (à ce jour) me vient du blog de Caput Mortuum que je vous laisse découvrir par vous-même. Dans sa chronique détaillée, elle semble elle aussi avoir adhéré au style et les limitations de la nouvelle ne l'ont pas (trop) dérangée. Par exemple :

"(...) En plus de ça, le style de l’auteur est vraiment excellent. En quelques pages, il arrive à mettre en place les décors et l’ambiance de guerre tels que je me suis retrouvée en plein champ de bataille (que ce soit sur terre ou dans les airs) en compagnie de soldats de différentes nationalités et appartenant aux Etats-Unis d’Europe. Même si ces personnages ne sont pas développés, j’ai eu peur pour eux (même si je ne le connais pas, ça reste un pote de guerre!).(...)"

Du coup, le style semble être suffisamment efficace, bien que dépendant également du fait qu'elle sache qu'il y ait un univers derrière :

(...)Prise dans un univers, cette nouvelle est excellente et donne envie d’en découvrir plus. Par contre, si le lecteur prend cette lecture comme un one-shot, je peux comprendre qu’il en ressort déçu même si le style et l’ambiance sont indéniablement de bonnes qualités.(...)

Donc en faire une nouvelle qui marche toute seule, en dehors du thème imposé de l'Appel à Texte comme j'expliquais vouloir le faire dans cet article, semble ne pas être une totale réussite. Néanmoins, le style fonctionne, l'univers plaît, et c'est un excellent coup de boost pour préparer la suite.

D'ailleurs, en parlant de la suite, j'ai fait ma demande d'ISBN (que je devrais donc recevoir d'ici quelques semaines) et me lance dans ma dernière bêta lecture du tome 1, pour une sortie en autopublication à la rentrée. Je l'ai trop repoussée ces derniers temps, cette sortie, pour des raisons diverses. Maintenant je me fixe (à peu près) une date et je vais m'y tenir, sinon ça ne sortira jamais. Et honnêtement, après 13 ans, il est temps de commencer à lâcher du lest !

Plus de nouvelles au cours de l'été ;) Mais une chose est sûre, plus que quelques mois avant l'avènement de la Pax Europæ!

vendredi 22 mai 2015

L'Espoir meurt le dernier (rechargé et republié)

« Si on ne reçoit pas de renforts, on risque d’avoir de gros problèmes, grommela Erik en essuyant la sueur de son front.
— Hoffnung stirbt zuletzt comme on dit chez moi ! rétorqua Maxence sur un ton moins défaitiste. »
Calmé par la maîtrise de son camarade, Erik se permit un sourire.
« C’est quoi ton charabia germanique ?

— L’espoir meurt le dernier, traduisit Max. J’espère que ce proverbe ne me fera pas mentir… »


Il y a quelques années de ça déjà, l'ami Kevin Kiffer me glissait subrepticement que participer à des AT ne serait pas une mauvaise idée, et me sachant un peu rebuté par les limites de caractères trop étroites et les sujets trop directifs, me passait le lien pour le premier AT du désormais bien installé webzine Mots & Légendes. A l'époque on ne savait donc pas où irait l'aventure de M&L, et pour être honnête, je m'en tamponnais largement le coquillard : Le sujet de l'AT c'était "un combat sans espoir" avec une limite de caractères énorme. Pour la première fois, j'étais tenté par un AT, et je me suis attelé à l'écriture d'une nouvelle dans l'univers de Pax Europæ. Déjà parce que j'avais envie de bosser sur l'univers en dehors de la trame principale mais aussi parce que le sujet de l'AT s'y prêtait à fond.

Furie d'Assaut, par Yvan Villeneuve.
Sept ans plus tard, Mots & Légendes n'est plus un inconnu du paysage SFFF français. Certains de ses premiers auteurs sont aujourd'hui des étoiles montantes (Anthony Boulanger, ça vous dit quelque chose ?), certains de ses illustrateurs sont désormais des stars internationales (Alexandre Dainche et Magali Villeneuve, entre autres), et globalement la qualité est restée au rendez-vous numéro après numéro malgré une équipe réduite, grâce à la pugnacité du taulier Kaliom. Ce-dernier passant à la vitesse supérieure, les nouvelles des plus anciens numéros sont à présent republiées par la maison d'édition en développement Mots & Légendes, et c'est là que je reviens dans la chronologie. J'avais publié deux autres nouvelles dans ce webzine, mais ma toute première reste naturellement spéciale dans mon petit cœur fragile de gros cynique. Y revenir après sept années fut l'occasion de me pencher sur le bon vieux temps avec cette douce sensation de nostalgie bienveillante et d'horreur mortifère dont seules les relectures de vos vieux textes ont le secret.

(Toi-même, tu sais, auteur amateur ou professionnel)

Parce qu'entre temps mon style a naturellement évolué, et ça se sent. On est donc parti sur du polissage à fond les manettes pour corriger des trucs impardonnables, améliorer des détails et se montrer plus pointus sur d'autres - notamment la nomenclature. Mais le petit défi le plus intéressant pour moi fut d'avoir le champs libre pour modifier le texte plus en profondeur. Puisque la nouvelle était publiée à part, sans le thème défini par l'appel à texte, j'étais libre de le retoucher pour lui donner toute son indépendance. Une liberté que je me suis empressé de saisir, évidemment. Du coup s'est posée la question de la limite : A quel point tout changer, tout bouleverser ? 

La fin de la nouvelle, par exemple, avait été escamotée transformée faute de caractères (oui parce que même avec l'extrême générosité de Kaliom j'avais encore un peu de mal à me tenir) (j'y travaille, promis). Cette republication m'offrait l'occasion de réécrire la fin prévue à l'origine et je me suis beaucoup tâté, je dois dire, avant de finalement y renoncer. La fin plus ouverte qui installait ce final tout en ambiance plutôt qu'en événement bourrin genre climax de Michael Bay me convenait parfaitement, finalement. En revanche, j'ai voulu souligner quelques aspects thématiques un peu plus et expliciter des idées qui jusqu'ici ne passaient que par l'atmosphère - si tant est qu'elles passassent. Cette nouvelle devant fonctionner seule, et non dans un corpus, j'attendais d'elle désormais qu'elle offre plus qu'une variation sur un thème, je voulais qu'elle prenne le temps de se pencher un peu plus sur ce fameux "désespoir" pour, en fin de compte, parler d'espoir également. Un petit peu. Enfin, dans la mesure des stocks disponibles dans Pax EU.

Au final, je crois que cette version revue et corrigée pour la réédition individuelle est légèrement plus positive, à sa façon. Elle exprime mieux l'univers littéraire dont elle fait partie intégrante, elle reflète l'évolution de mes réflexions et surtout elle est quand même plus agréable à lire ! J'ai pas complètement fait disparaître tous les défauts inhérents à cette période (Genre les points d'exclamations... beaucoup de points d'exclamations), mais j'ai essayé de les atténuer pour rendre le texte lisible et plaisant sans pour autant passer mon vieux style à la javel - sinon autant tout réécrire de A à Z, et là n'était pas l'idée.

Résister à la tentation de tout refaire complètement ne fut pas facile, mais nécessaire, je pense, pour garder des jalons. Les tomes de Pax Europæ ont subi tellement de réécritures et de refontes pour être harmonisées qu'il me semble important d'avoir des petites pépites pour rappeler l'évolution stylistique du projet.

A condition évidemment que ça reste de qualité pour le lecteur, mais ça c'est à vous de me le dire !


Juillet 2034. Embourbés dans une Troisième Guerre mondiale dont la victoire leur échappe, les États-Unis d’Europe n’ont pas pu empêcher la chute de la Région Norvégienne face aux armées de la Russie Indépendante, ni la destruction de Hambourg. La majeure partie du continent européen est à feu et à sang, l’ennemi s’avère sans pitié, prêt à tout pour écraser son adversaire.

Face à l’armada qui s’amasse dans la mer du Nord, le colonel John K. Marlowe doit organiser la défense de la Région Anglaise assiégée. D’un moment à l’autre, les Russes vont débarquer en force, et il n’est pas sûr que l’avantage technologique de l’Eurocorps soit suffisant pour repousser cette implacable lame de fond. Pour les Européens assaillis, c’est l’heure de vérité : il faudra tenir… ou abandonner tout espoir


L'Espoir meurt le dernier, par Florent Lenhardt, illustré par le talentueux Yvan Villeneuve, publié chez Mots & Légendes, pour la modique somme de 0€ (oui, c'est gratuit !) dans les formats suivants :


La boutique Mots & Légendes pour une vue d'ensemble des formats et/ou lire directement dans le navigateur.

Vous savez ce que vous voulez, et ce que vous voulez, c'est un format e-pub ?

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Sinon y a le bon vieux PDF aussi.

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Mais aussi Kobo.


Ah, et il y a une page Facebook dédiée à l'univers qui renaît de ses cendres pour vous parler d'un gros projet à venir "bientôt" donc n'hésitez pas à aller liker par ici.