mercredi 7 novembre 2012

Brève humoristique, ou de l'ami Google

Quelque part, voir associer "Nuit de folie au White Fire" au futur de l'Eurocorps me terrifie autant que cela me flatte.

Voir un clampin francophone de l'armée américaine chercher "futur de l'eurocorps" sur Google me fait juste rire.

samedi 3 novembre 2012

Nuit de folie au White Fire.

Chose promise chose due. Après une nouvelle partie sur Rolisteam, le compte-rendu ! Cette fois c'est Nico qui s'y colle (merci à toi !) et nous donne un bon aperçu du Dé de la Lose. Il faut dire qu'ils se connaissent bien.
A propos du système de jeu : Le dé de la lose est un D6 additionnel à la plupart des autres jets, représentants les aléas de la guerre. Sur 4 à 5, aucun effet. Sur 6, le joueur relance son jet initial et cumule les résultats like a boss. Sur 1, le joueur relance le jet initial mais... soustrait le nouveau résultat au précédent. Comme c'est généralement ce qui se passe, cela explique le surnom de ce dé.



Une chose ne change pas, quel que soit la nation, la culture, l'époque, l'endroit : une bonne publicité peut faire vendre n'importe quoi. Une bonne rumeur aussi. C'est pourquoi, quand le caporal Erik Pöltsz décide de fêter son anniversaire par une tournée des bars locaux, il en conclue (enfin, ses potes) que tout finira dans l'endroit le plus en vue du moment. Un bar que tout les soldats connaissent au moins de réputation. Le plus en vue, et pour cause : il semblerait qu'il y en ait un près de chaque caserne. Conspiration gouvernementale ? Franchise à succès ? Véritable compréhension du mode de vie et des attentes des vaillants soldats de l'Eurocorps ? Nul ne le sait, mais le caporal et ses amis se sont courageusement élancés pour en découvrir les bienfaits et les secrets, quitte à sacrifier une part importante d'eux-mêmes : leurs vessies.
Après de glorieux assauts contre des établissements aussi prestigieux que le Mumba Club, le Tropico, le Cocktæl et le Madrid's, les soldats Anton Strøbhein, Mac Adams, Charles Périgord et Nathan Carridge s'élancèrent à la suite du caporal vers ce qui me semble mériter une citation (en anglais dans le texte), légèrement modifiée pour coller au contexte :
These are the Cubans, baby. This is the Cohibas, the Montecristos. This is a kinetic-kill, side-winder vehicle with a secondary cyclotrimethylenetrinitramine RDX burst. It's capable of busting a bunker under the bunker you just busted. If it were any smarter, it'd write a book, a book that would make Ulysses look like it was written in crayon. It would read it to you. This is my Eiffel Tower. This is my Rachmaninoff's Third. My Pieta. It's completely elegant, it's bafflingly beautiful, and it's capable of reducing the population of any standing structure to zero. I call it "The White Fire."
- Justin Hammer, Iron Man 2

L'idée qu'ils s'en faisaient.
Et tout bien réfléchi, je trouve que la citation colle très bien avec l'endroit. Quoiqu'on pourrait plutôt l'appliquer à ses occupants, mais ceux qui ne sont pas dans la confidence et ne connaissent pas l'histoire du White Fire ne peuvent pas comprendre. Heureux soient-ils.

Toujours est-il que les cinq valeureux guerriers, héros (en devenir) de l'Eurocorps et futurs sauveurs de l'humanité, se garèrent devant l'établissement et entamèrent l'assaut. A part Charles qui conduisait, les autres membres de l'équipée étaient déjà bien amoch...imbib...atteints dirons-nous. en terme de jeu, et nous ne l'avons su qu'après-coup, ceci équivaut à une perte de 3 points d'attributs, un par colonne. Et je peux vous dire que perdre 1 point de Force sur 3, ça fait mal.
Un à un, les soldats pénètrent dans le bar et, en terme de jeu, c'est bien entendu une excellente façon d'introduire son personnage, dont les autres joueurs ne connaissent ni les caractéristiques ni les tendances. Ainsi, nous découvrons Anton charmeur très sûr de lui, Mac buveur devant l'éternel, Nathan snob et british, Charles visiblement inquiet par l'état de ses compagnons de beuverie (mais beaucoup moins par celui de la populace locale). Et bien sûr, le héros de la soirée, le Caporal Pöltz, complètement beurré.
L'idée qu'ils en ont depuis

Les hostilités commencèrent bien, Mac et Anton se précipitant immédiatement vers tout ce qui porte un décolleté avec plus ou moins de tact (soyons clair, Mac était celui qui manquait le plus de tact, et c'est un euphémisme). Charles et Nathan, de leur côté, s'invitèrent à une grande table en compagnie de consommateurs locaux et s'intégrèrent bien rapidement à la population : en à peine quelques secondes de jeu, deux Môssieurs pas contents provoquèrent les braves troupes de l'Eurocorps et, après un bref échange d'amabilités qui fut une autre occasion de dévoiler la personnalité de chaque protagonistes.
 
 
Un bon jet de charisme d'Anton, sourire colgate inside, désamorça la situation pour un temps. Après tout, que faire face à 5 uniformes de l'Eurocorps (ou 6, quand on a trop bu, n'est-ce pas Anton) ? Mais l'intérêt plus qu'appuyé de Mac pour la jolie serveuse aura des conséquences...
Et c'est là que les ennuis commencent, si je puis dire. Le MJ n'ayant rien trouvé de mieux à faire que de ridiculiser le pauvre caporal et de vouloir le faire grimper sur un des podiums pour stripteaseuse, sous les encouragements enthousiastes de Charles, et pour mon plus grand malheur. Oui, mon plus grand malheur personnel, car quelque part j'étais sûr que la malédiction s'abattrait. Cette vieille et insidieuse déveine qui me poursuit en jeu depuis plusieurs années (Flo et Kevin peuvent en témoigner, bien que Bizarman et Galadas en ait eu un aperçu à présent) s'apprêtait une fois de plus à me harceler. Donc, pour résumer : bien évidemment le MJ demande à ce qu'un joueur aide le caporal. Bien évidemment, il lui demande un jet de dé. Bien évidemment, je me propose et tente le coup. Et bien évidemment je fais 9. Avec un dé de la loose à 1 (qui n'a aucune conséquence, à part annoncer la fin du monde, vous verrez ensuite), et je rate lamentablement mon jet sous les vannes d'Anton. Je réussis heureusement au second essai. Mais le caporal se vautre et je retourne l'aider. Mais quelle idée. MAIS QUELLE IDEE ?!
A ce stade, voilà comment la soirée risque de tourner...

Et je fais exactement le même score. Le même, avec le même dé de la loose, qui comme à chaque fois m'oblige à retirer le dé et à retrancher le résultat au total obtenu au départ. Un coup d'œil aux règles suffit pour se rendre compte que les choses peuvent dramatiquement tourner. Sous les quolibets des locaux, Nathan se vautre donc littéralement à nouveau et doit attendre que Charles vienne l'aider. Et Kevin, qui joue le personnage, réussit à faire...1 au dé de la loose. Heureusement que son score original était très élevé. Et Kevin de refaire 1 au dé la loose pour aider le caporal à aller sur ce fichu podium ! On en est déjà à trois 1 sur 5 jets, et on aurait dû jouer au loto ce jour là. Heureusement, j'ai réussi un jet prodigieux par la suite pour que le caporal puisse ENFIN commencer sa danse du ventre.


Evidemment, Flo, qui servait de MJ, s'en est donné à cœur joie et n'a pas manqué de faire en sorte que ses PNJs se foutent de nous au passage. Mais quelques bons jets de dé de Flo pour la capacité de séduction du caporal se sont révélés bons et, au grand dam des habitués du White Fire, Erik commença à intéresser une des filles ! le fait que Charles et Anton se mettent tous les deux à la recherche d'une femme n'a pas dû arranger l'affaire.

Et pour continuer dans la déveine : test d'endurance, la vessie de Nathan ne résiste pas : 1 au dé de la loose ! Donc, tandis qu'Erik fait la danse du ventre et que les trois autres partent en chasse, Nathan est obligé d'aller se soulager. Aux toilettes, Evidemment, il devait se passer quelque chose. Et bien non : grâce à mes fantastiques jets de dés, Nathan ne put que se résoudre à écouter une furieuse partie de jambe en l'air dans la cabine d'à côté. Et après un jet raté pour les faire cesser, ce fut pire !
Pendant ce temps là, Anton emballait une somptueuse créature rousse grâce à un jet de folie, avec succès critique. Ce devait être la goutte d'eau, car une bonne partie des hommes de l'établissement se levèrent pout en découdre avec les dragueurs. Quelques excellents jets de dés permirent aux joueurs d'entamer la bagarre dans de bonnes conditions (et en gardant les filles, s'il vous plaît).
Ce dont ils croyaient avoir l'air.


Jusqu'à ce que j'obtienne un nouveau...1 qui, pour déterminer l'ordre d'action des personnage, me fit passer en dernier alors que j'avais réussi un fantastique jet de discrétion pour m'approcher par derrière. Bière frelatée, je vous dit. Au cours de la bagarre, Anton s'approcha et essaya d'impressionner nos adversaires à grand coup de sourire fullbright. Echec total (1 au dé de la loose, à nouveau). Ce fut donc autour des barmen de venir nous chercher des noises.

Les choses évoluèrent vers une façon plus vicieuse de régler le conflit : détourner l'attention. Mac Adams prit donc un malin plaisir, grâce à un jet de dés réussi, à provoquer un groupe pour l'envoyer sur ses agresseurs grâce à quelques insultes bien senties. L'alcool a aidé, je n'en doute pas.
Charles et Nathan réussirent enfin à s'occuper de leurs propres agresseurs, prirent la fille et la poudre d'escampette, s'enfuyant à la suite de leurs camarades...en se rendant compte qu'ils avaient oublié le caporal, qui continuait à danser. Nathan se précipite, fait un jet pour convaincre Erik et...je fais un 1 au dé de la loose. Pas suffisant pour me faire rater, mais je tenais à faire remarquer le nombre de 1 que j'ai fait durant cette partie. Bien sûr, j'aurais dû attendre qu'il vienne avec moi avant de prendre la fuite.
Tandis que l'équipage grimpe en voiture et se prépare à faire une entrée fracassante au White Fire pour sauver le caporal, nous nous rendons compte que les pneus sont crevés. Heureusement que Charles sait comment voler une voiture...mais le soulagement fut de courte durée avec l'arrivée de la police. Une seconde après avoir démarré en trombe, nous nous arrêtons à 2 mètres de la porte d'entrée : on a encore oublié le caporal. Trop tard, les policiers sont déjà dans le bar, appelé pour des troubles à l'ordre publique. Complètement ivre, Mac n'a pas trouvé de meilleure idée que de montrer son postérieur à Erik, qui le remarqua et...cria aux policiers que ses potes l'attendaient.

Nous voilà interrogés par la police. Tout le monde se retrouve sur le trottoir : flics, soldats, nanas. S'ensuivent quelques tentatives pour négocier une retraite en douceur. Un magnifique échec de Charles (1 au dé de la loose...ça étonne quelqu'un ?) et un des policiers remarque que la voiture est fracturée. Quelques échecs plus tard, nous sommes incapables de justifier notre situation, et il faudra la découverte involontaire d'un policier pour nous offrir une opportunité : la superbe rousse d'Anton est un magnifique transsexuel ! L'occasion étant trop tentante, Nathan fait un geste obscène en direction des occupants du bar, qui regardaient goguenards. Furieux, il commencèrent à sortir et ce fut l'occasion de pousser les policiers vers cette nouvelle menace avant de nous enfuir lâch...héroïquement, avec une des filles (Charles ayant perdu la sienne durant l'opération). Poursuivis par la police, nous fouillons le véhicule à la recherche d'objets utiles. Je fouille la boîte à gant : je fais 1 sur 100. Je ne vous cache pas que c'est un échec. Je découvre toutefois un GPS qui nous fera à coup sûr repérer. J'essaie de l'arracher et...je fais 1, non pas au dé de la loose, mais au jet premier, et j'échoue lamentablement. Pendant ce temps là, Charles roule...tranquillement. Ais-je déjà précisé qu'il n'avait jamais roulé depuis qu'il a le permis ?
 
Et qui sait conduire.
Ambiance survoltée : Charles et Mac commencent à se chercher des poux et, quand le MJ leur demande de faire un jet pour garder leur sang-froid...double 1 aux dés de la loose. En revanche, Charles fait un superbe jet pour humilier Mac devant sa nouvelle conquête ! Quant à moi, le MJ me demande de faire un jet pour maîtriser mes nerfs...que je rate évidemment. La fille a volé dans la rue, juste avant que Charles n'en vienne directement aux mains avec Mac. je vous rappelle qu'il conduit. Heureusement, Anton réussit un beau jet de charisme pour calmer le jeu mais, à l'approche de la caserne, il ne reste que très peu de temps (couvre-feu à minuit !). Après un jet de dé de Mac, il est décide d'incendier le véhicule pour faire disparaître toute trace, le reste consistant à regagner la base avant la fermeture des portes.
 
Le niveau général durant le retour à la caserne.
 Et je ne peux que vous mentionner ces derniers jets : Mac, 1 au dé de la loose (jet raté), Charles, 1 au dé de la loose (jet raté), Nathan (suspense) 1 au jet de base, 1 au dé de la loose, 1 à la relance ! J'ai bien évidemment raté ce jet comme mes compagnons de route. Seul Anton s'en sort bien et finit par motiver la troupe pour "réussir sa mission", c'est-à-dire rentrer à la maison.

Que retenir de cette partie ? Fun, et complètement foireuse. Une excellente occasion de montrer que, même dans un jeu qui tire ses fondements d'une situation de guerre internationale et qui d'ordinaire nous entraîne dans des batailles héroïques, il est possible de faire du roleplay sans tuer personne ni brandir une seule arme. Le scénario n'avait pas l'ambition d'une grande campagne, mais a mine de rien permis de créer une certaine solidarité entre des personnages complètement débutants, et de dégager des traits de caractère qui pourront à l'avenir être développés. Après tout, survivre ensemble à une soirée de beuverie engendre des liens inaltérables, n'est-ce pas ?
"Oublie que vous avez ENCORE oublié le capo."

Quand je dis foireuse, je ne parle pas de la façon dont elle a été menée, mais la façon dont les dés nous ont traités. ce fut une succession d'échecs magistraux et de situations délirantes que nous ne pourrions même pas imaginer. Les dés provoquent des choses inattendues, souvent intéressantes, parfois calamiteuses, mais toujours amusantes. Mon dieu, j'ai rarement fait autant de 1 dans une partie, et j'ai des témoins pour attester de mon manque de chance chronique. Mais après tout, c'est ça qui fait le charme d'un après-midi de jeu, se faire gentiment maltraiter par le destin. Je note par ailleurs que jouer en ligne se rapproche au final tout à fait d'une partie "in real life" : même déveine, même situation loufoque. J'ai pour ma part bien ri. Une bonne note pour le logiciel, très pratique et relativement facile d'accès, qui permet en plus des choses que nous ne pourrions que difficilement réaliser en étant dans une même pièce : scinder les conversations pour maintenir le secret entre des personnages séparés ou qui ne perçoivent pas la même chose au même moment. J'entrevois là des possibilités fantastiques pour des scénarios plus axés sur la coopération et l'intrigue.

Un grand merci aux participants et au MJ pour ce bel après-midi. J'espère que cette sacrée bande de soiffards aura l'occasion de se retrouver lors d'une mission épique pour le bien et l'honneur de l'Eurocorps.

Et n'oubliez pas, braves gens : l'alcool, c'est mal.