Chose promise chose due. Après une nouvelle partie sur Rolisteam, le compte-rendu ! Cette fois c'est Nico qui s'y colle (merci à toi !) et nous donne un bon aperçu du Dé de la Lose. Il faut dire qu'ils se connaissent bien.
A propos du système de jeu : Le dé de la lose est un D6 additionnel à la plupart des autres jets, représentants les aléas de la guerre. Sur 4 à 5, aucun effet. Sur 6, le joueur relance son jet initial et cumule les résultats like a boss. Sur 1, le joueur relance le jet initial mais... soustrait le nouveau résultat au précédent. Comme c'est généralement ce qui se passe, cela explique le surnom de ce dé.
Une chose ne change pas, quel que soit la nation, la culture, l'époque,
l'endroit : une bonne publicité peut faire vendre n'importe quoi. Une
bonne rumeur aussi. C'est pourquoi, quand le caporal Erik Pöltsz décide
de fêter son anniversaire par une tournée des bars locaux, il en conclue
(enfin, ses potes) que tout finira dans l'endroit le plus en vue du
moment. Un bar que tout les soldats connaissent au moins de réputation.
Le plus en vue, et pour cause : il semblerait qu'il y en ait un près de
chaque caserne. Conspiration gouvernementale ? Franchise à succès ?
Véritable compréhension du mode de vie et des attentes des vaillants
soldats de l'Eurocorps ? Nul ne le sait, mais le caporal et ses amis se
sont courageusement élancés pour en découvrir les bienfaits et les
secrets, quitte à sacrifier une part importante d'eux-mêmes : leurs
vessies.
Après de glorieux assauts contre des établissements aussi
prestigieux que le Mumba Club, le Tropico, le Cocktæl et le Madrid's,
les soldats Anton Strøbhein, Mac Adams, Charles Périgord et Nathan
Carridge s'élancèrent à la suite du caporal vers ce qui me semble
mériter une citation (en anglais dans le texte), légèrement modifiée
pour coller au contexte :
These
are the Cubans, baby. This is the Cohibas, the Montecristos. This is a
kinetic-kill, side-winder vehicle with a secondary
cyclotrimethylenetrinitramine RDX burst. It's capable of busting a
bunker under the bunker you just busted. If it were any smarter, it'd
write a book, a book that would make Ulysses look like it was written in
crayon. It would read it to you. This is my Eiffel Tower. This is my
Rachmaninoff's Third. My Pieta. It's completely elegant, it's bafflingly
beautiful, and it's capable of reducing the population of any standing
structure to zero. I call it "The White Fire."
- Justin Hammer, Iron Man 2
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L'idée qu'ils s'en faisaient. |
Et
tout bien réfléchi, je trouve que la citation colle très bien avec
l'endroit. Quoiqu'on pourrait plutôt l'appliquer à ses occupants, mais
ceux qui ne sont pas dans la confidence et ne connaissent pas l'histoire
du White Fire ne peuvent pas comprendre. Heureux soient-ils.
Toujours
est-il que les cinq valeureux guerriers, héros (en devenir) de
l'Eurocorps et futurs sauveurs de l'humanité, se garèrent devant
l'établissement et entamèrent l'assaut. A part Charles qui conduisait,
les autres membres de l'équipée étaient déjà bien
amoch...imbib...atteints dirons-nous. en terme de jeu, et nous ne
l'avons su qu'après-coup, ceci équivaut à une perte de 3 points
d'attributs, un par colonne. Et je peux vous dire que perdre 1 point de
Force sur 3, ça fait mal.
Un à un, les soldats pénètrent dans le bar
et, en terme de jeu, c'est bien entendu une excellente façon
d'introduire son personnage, dont les autres joueurs ne connaissent ni
les caractéristiques ni les tendances. Ainsi, nous découvrons Anton
charmeur très sûr de lui, Mac buveur devant l'éternel, Nathan snob et
british, Charles visiblement inquiet par l'état de ses compagnons de
beuverie (mais beaucoup moins par celui de la populace locale). Et bien
sûr, le héros de la soirée, le Caporal Pöltz, complètement beurré.
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L'idée qu'ils en ont depuis |
Les
hostilités commencèrent bien, Mac et Anton se précipitant immédiatement
vers tout ce qui porte un décolleté avec plus ou moins de tact (soyons
clair, Mac était celui qui manquait le plus de tact, et c'est un
euphémisme). Charles et Nathan, de leur côté, s'invitèrent à une grande
table en compagnie de consommateurs locaux et s'intégrèrent bien
rapidement à la population : en à peine quelques secondes de jeu, deux
Môssieurs pas contents provoquèrent les braves troupes de l'Eurocorps
et, après un bref échange d'amabilités qui fut une autre occasion de
dévoiler la personnalité de chaque protagonistes.
Un bon jet de
charisme d'Anton, sourire colgate inside, désamorça la situation pour un
temps. Après tout, que faire face à 5 uniformes de l'Eurocorps (ou 6,
quand on a trop bu, n'est-ce pas Anton) ? Mais l'intérêt plus qu'appuyé
de Mac pour la jolie serveuse aura des conséquences...
Et c'est là
que les ennuis commencent, si je puis dire. Le MJ n'ayant rien trouvé de
mieux à faire que de ridiculiser le pauvre caporal et de vouloir le
faire grimper sur un des podiums pour stripteaseuse, sous les
encouragements enthousiastes de Charles, et pour mon plus grand malheur.
Oui, mon plus grand malheur personnel, car quelque part j'étais sûr que
la malédiction s'abattrait. Cette vieille et insidieuse déveine qui me
poursuit en jeu depuis plusieurs années (Flo et Kevin peuvent en
témoigner, bien que Bizarman et Galadas en ait eu un aperçu à présent)
s'apprêtait une fois de plus à me harceler. Donc, pour résumer : bien
évidemment le MJ demande à ce qu'un joueur aide le caporal. Bien
évidemment, il lui demande un jet de dé. Bien évidemment, je me propose
et tente le coup. Et bien évidemment je fais 9. Avec un dé de la loose à
1 (qui n'a aucune conséquence, à part annoncer la fin du monde, vous
verrez ensuite), et je rate lamentablement mon jet sous les vannes
d'Anton. Je réussis heureusement au second essai. Mais le caporal se
vautre et je retourne l'aider. Mais quelle idée. MAIS QUELLE IDEE ?!
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A ce stade, voilà comment la soirée risque de tourner... |
Et je fais exactement le même score. Le même, avec le même dé de la loose, qui comme à chaque fois m'oblige à retirer le dé et à retrancher le résultat au total obtenu au départ. Un coup d'œil aux règles suffit pour se rendre compte que les choses peuvent dramatiquement tourner. Sous les quolibets des locaux, Nathan se vautre donc littéralement à nouveau et doit attendre que Charles vienne l'aider. Et Kevin, qui joue le personnage, réussit à faire...1 au dé de la loose. Heureusement que son score original était très élevé. Et Kevin de refaire 1 au dé la loose pour aider le caporal à aller sur ce fichu podium ! On en est déjà à trois 1 sur 5 jets, et on aurait dû jouer au loto ce jour là. Heureusement, j'ai réussi un jet prodigieux par la suite pour que le caporal puisse ENFIN commencer sa danse du ventre.
Evidemment,
Flo, qui servait de MJ, s'en est donné à cœur joie et n'a pas manqué de
faire en sorte que ses PNJs se foutent de nous au passage. Mais quelques
bons jets de dé de Flo pour la capacité de séduction du caporal se sont
révélés bons et, au grand dam des habitués du White Fire, Erik commença
à intéresser une des filles ! le fait que Charles et Anton se mettent
tous les deux à la recherche d'une femme n'a pas dû arranger l'affaire.
Et
pour continuer dans la déveine : test d'endurance, la vessie de Nathan
ne résiste pas : 1 au dé de la loose ! Donc, tandis qu'Erik fait la
danse du ventre et que les trois autres partent en chasse, Nathan est
obligé d'aller se soulager. Aux toilettes, Evidemment, il devait se
passer quelque chose. Et bien non : grâce à mes fantastiques jets de
dés, Nathan ne put que se résoudre à écouter une furieuse partie de
jambe en l'air dans la cabine d'à côté. Et après un jet raté pour les
faire cesser, ce fut pire !
Pendant ce temps là, Anton emballait une
somptueuse créature rousse grâce à un jet de folie, avec succès
critique. Ce devait être la goutte d'eau, car une bonne partie des
hommes de l'établissement se levèrent pout en découdre avec les
dragueurs. Quelques excellents jets de dés permirent aux joueurs
d'entamer la bagarre dans de bonnes conditions (et en gardant les
filles, s'il vous plaît).
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Ce dont ils croyaient avoir l'air. |
Jusqu'à ce que j'obtienne un
nouveau...1 qui, pour déterminer l'ordre d'action des personnage, me fit
passer en dernier alors que j'avais réussi un fantastique jet de
discrétion pour m'approcher par derrière. Bière frelatée, je vous dit.
Au cours de la bagarre, Anton s'approcha et essaya d'impressionner nos
adversaires à grand coup de sourire fullbright. Echec total (1 au dé de
la loose, à nouveau). Ce fut donc autour des barmen de venir nous
chercher des noises.
Les choses évoluèrent vers une façon plus
vicieuse de régler le conflit : détourner l'attention. Mac Adams prit
donc un malin plaisir, grâce à un jet de dés réussi, à provoquer un
groupe pour l'envoyer sur ses agresseurs grâce à quelques insultes bien
senties. L'alcool a aidé, je n'en doute pas.
Charles et Nathan
réussirent enfin à s'occuper de leurs propres agresseurs, prirent la
fille et la poudre d'escampette, s'enfuyant à la suite de leurs
camarades...en se rendant compte qu'ils avaient oublié le caporal, qui
continuait à danser. Nathan se précipite, fait un jet pour convaincre
Erik et...je fais un 1 au dé de la loose. Pas suffisant pour me faire
rater, mais je tenais à faire remarquer le nombre de 1 que j'ai fait
durant cette partie. Bien sûr, j'aurais dû attendre qu'il vienne avec
moi avant de prendre la fuite.
Tandis que l'équipage grimpe en
voiture et se prépare à faire une entrée fracassante au White Fire pour
sauver le caporal, nous nous rendons compte que les pneus sont crevés.
Heureusement que Charles sait comment voler une voiture...mais le
soulagement fut de courte durée avec l'arrivée de la police. Une seconde
après avoir démarré en trombe, nous nous arrêtons à 2 mètres de la
porte d'entrée : on a encore oublié le caporal. Trop tard, les policiers
sont déjà dans le bar, appelé pour des troubles à l'ordre publique.
Complètement ivre, Mac n'a pas trouvé de meilleure idée que de montrer
son postérieur à Erik, qui le remarqua et...cria aux policiers que ses
potes l'attendaient.
Nous voilà interrogés par la police. Tout
le monde se retrouve sur le trottoir : flics, soldats, nanas.
S'ensuivent quelques tentatives pour négocier une retraite en douceur.
Un magnifique échec de Charles (1 au dé de la loose...ça étonne
quelqu'un ?) et un des policiers remarque que la voiture est fracturée.
Quelques échecs plus tard, nous sommes incapables de justifier notre
situation, et il faudra la découverte involontaire d'un policier pour
nous offrir une opportunité : la superbe rousse d'Anton est un
magnifique transsexuel ! L'occasion étant trop tentante, Nathan fait un
geste obscène en direction des occupants du bar, qui regardaient
goguenards. Furieux, il commencèrent à sortir et ce fut l'occasion de
pousser les policiers vers cette nouvelle menace avant de nous enfuir
lâch...héroïquement, avec une des filles (Charles ayant perdu la sienne
durant l'opération). Poursuivis par la police, nous fouillons le
véhicule à la recherche d'objets utiles. Je fouille la boîte à gant : je
fais 1 sur 100. Je ne vous cache pas que c'est un échec. Je découvre
toutefois un GPS qui nous fera à coup sûr repérer. J'essaie de
l'arracher et...je fais 1, non pas au dé de la loose, mais au jet
premier, et j'échoue lamentablement. Pendant ce temps là, Charles
roule...tranquillement. Ais-je déjà précisé qu'il n'avait jamais roulé
depuis qu'il a le permis ?
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Et qui sait conduire. |
Ambiance survoltée : Charles et Mac
commencent à se chercher des poux et, quand le MJ leur demande de faire
un jet pour garder leur sang-froid...double 1 aux dés de la loose. En
revanche, Charles fait un superbe jet pour humilier Mac devant sa
nouvelle conquête ! Quant à moi, le MJ me demande de faire un jet pour
maîtriser mes nerfs...que je rate évidemment. La fille a volé dans la
rue, juste avant que Charles n'en vienne directement aux mains avec Mac.
je vous rappelle qu'il conduit. Heureusement, Anton réussit un beau jet
de charisme pour calmer le jeu mais, à l'approche de la caserne, il ne
reste que très peu de temps (couvre-feu à minuit !). Après un jet de dé
de Mac, il est décide d'incendier le véhicule pour faire disparaître
toute trace, le reste consistant à regagner la base avant la fermeture
des portes.
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Le niveau général durant le retour à la caserne. |
Et je ne peux que vous mentionner ces derniers jets :
Mac, 1 au dé de la loose (jet raté), Charles, 1 au dé de la loose (jet
raté), Nathan (suspense) 1 au jet de base, 1 au dé de la loose, 1 à la
relance ! J'ai bien évidemment raté ce jet comme mes compagnons de
route. Seul Anton s'en sort bien et finit par motiver la troupe pour
"réussir sa mission", c'est-à-dire rentrer à la maison.
Que
retenir de cette partie ? Fun, et complètement foireuse. Une excellente
occasion de montrer que, même dans un jeu qui tire ses fondements d'une
situation de guerre internationale et qui d'ordinaire nous entraîne
dans des batailles héroïques, il est possible de faire du roleplay sans
tuer personne ni brandir une seule arme. Le scénario n'avait pas
l'ambition d'une grande campagne, mais a mine de rien permis de créer
une certaine solidarité entre des personnages complètement débutants, et
de dégager des traits de caractère qui pourront à l'avenir être
développés. Après tout, survivre ensemble à une soirée de beuverie
engendre des liens inaltérables, n'est-ce pas ?
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"Oublie que vous avez ENCORE oublié le capo." |
Quand je dis
foireuse, je ne parle pas de la façon dont elle a été menée, mais la
façon dont les dés nous ont traités. ce fut une succession d'échecs
magistraux et de situations délirantes que nous ne pourrions même pas
imaginer. Les dés provoquent des choses inattendues, souvent
intéressantes, parfois calamiteuses, mais toujours amusantes. Mon dieu,
j'ai rarement fait autant de 1 dans une partie, et j'ai des témoins pour
attester de mon manque de chance chronique. Mais après tout, c'est ça
qui fait le charme d'un après-midi de jeu, se faire gentiment maltraiter
par le destin. Je note par ailleurs que jouer en ligne se rapproche au
final tout à fait d'une partie "in real life" : même déveine, même
situation loufoque. J'ai pour ma part bien ri. Une bonne note pour le
logiciel, très pratique et relativement facile d'accès, qui permet en
plus des choses que nous ne pourrions que difficilement réaliser en
étant dans une même pièce : scinder les conversations pour maintenir le
secret entre des personnages séparés ou qui ne perçoivent pas la même
chose au même moment. J'entrevois là des possibilités fantastiques pour
des scénarios plus axés sur la coopération et l'intrigue.
Un
grand merci aux participants et au MJ pour ce bel après-midi. J'espère
que cette sacrée bande de soiffards aura l'occasion de se retrouver lors
d'une mission épique pour le bien et l'honneur de l'Eurocorps.
Et n'oubliez pas, braves gens : l'alcool, c'est mal.