samedi 19 octobre 2019

De Carnet de Guerre à Pax Europæ : une brève rétrospective

Je me suis rendu compte dernièrement que la genèse de l'univers pouvait créer de la confusion, notamment quand je parle de ex-tome 1 nouveau tome 2, des titres, etc. Alors voilà ce que je vous propose : on va tout remettre à plat ici, dans cet article, et chaque fois que j'aurais besoin de clarifier les choses à l'avenir, je pourrai simplement mettre un lien vers ceci. Fini les interminables répétitions et réexplications partielles qui plongent le lecteur dans une confusion encore plus grande,  tout le monde sera gagnant. 

Je vais essayer d'éviter d'ajouter du fluff (lisez : comme c'est moi, il y en aura, mais je vais tenter de me restreindre sans grand succès), et pour les détails je renverrai vers de précédents articles si possible. Commençons :

Carnet de Guerre


21 juin 2002 : Création du premier fichier.

Brièvement appelé Ultime World War, le texte devient rapidement Carnet de Guerre. L'objectif est d'écrire un texte court (50 pages max) pour un forum, afin de l'animer durant la période morne de l'été. Cette saga de l'été reçoit de bons retours, et comme je viens de finir ma grosse FanFic Jurassic Park, me laissant sans gros projet d'écriture, je décide de m'investir à fond là-dedans et de la développer pour en faire un roman.
Montage gracieusement fait par Kamui à l'époque du forum...

2003 : Division du roman en 2

Carnet de Guerre, ou CdG (rien à voir avec l'aéroport), se développe vitesse grand V, les idées foisonnent. Je décide d'en faire un diptyque. Le tome 1 sera Furies et le second, après une courte période sous le titre Eclipse, devient Euronet.

2003-4 : Trilogie + nouvelles

Rapidement, je constate que ça ne suffira pas et planifie une trilogie, dont le tome 3 se nomme Apostasie.

Plusieurs nouvelles annexes sont lancées en parallèle. La première se nomme Les Etoiles et la Rose des Vents, écrite pour mon TPE (j'ai choisi les matières Français et Histoire). La seconde, plus longue, reprend un personnage des Etoiles et les Rose des Vents ainsi que des personnages de Carnet de Guerre, et se nommera Europæ (créée le 7 juin 2005, je le sais car j'ai encore le fichier original). Avec ce texte, je commence à distinguer les nouvelles des tomes par l'appellation Chroniques de Guerre.

2005 : Le premier jet de la trilogie est rédigé

J'avoue ne pas pouvoir être très précis car la période 2003-2005 a été un peu... chaotique... pour moi et mes proches. J'ai fait plusieurs aller-retours à l'hôpital et prenais des médocs qui ne me permettent pas, aujourd'hui, de me souvenir de tout, et encore moins en détail. Néanmoins, en 2005, j'ai relu mon manuscrit de Carnet de Guerre 3 Apostasie à l'hôpital en mars/avril, ce qui veut dire que j'avais déjà fini le roman probablement fin 2004. Durant cette même hospitalisation j'ai trouvé le gimmick du æ de Europæ et sa justification in univers. J'ai également soutenu mon TPE avec grand succès, ce qui m'encouragera énormément. Paradoxalement, avec le recul Les Etoiles et la Rose des Vents me semble être mon texte le moins bon, mais cela tient peut-être au fait qu'il a été moins révisé.

Arrivé là, les bases sont posées. Dans les années qui viennent, les différentes révisions des textes vont également amener des changement de noms. Cela commence dès 2006, quand je commence à écrire la nouvelle (qui deviendra un roman) se déroulant en 2006 et décrivant les événements du Krach et de la fédération, initialement titrée Uchroniæ. Mais cela ne me convenait pas, et un ballet de noms s'est opéré au fil du temps :

Titres originaux :

Europæ                => La Cause Européenne (~2006/8-2019)         => Si tu veux la paix... (titre final)

Uchroniæ             => Europæ (~2006/8-...)


Le 22 avril 2007 je créait un fichier Honneur et Patrie. Cette nouvelle qui devait montrer le point de vue des Russes et des Asiatiques dans le conflit a fini par devenir un roman, assez long d'ailleurs (ricanements dans l'assistance). J'espère le retravailler un jour et l'ajouter au corpus de Pax. Son titre n'a jamais changé depuis et je ne vois aucune raison de le faire pour l'instant. Sauf une césure, peut-être... Mais restons concentrés.

Au cours de la même année j'écris trois Recueils de Guerre, encore une sous-appellation qui désigne cette fois de courtes vignettes d'ambiances. D'abord Moïsseï, puis 14 juillet, et enfin Les Lois de Sûreté. Cette dernière sera finalement publiée sous le titre Merci de votre collaboration (d'abord sur Wattpad en 2018 puis en 2019 dans le recueil Si tu veux la paix... et autres nouvelles). Les deux autres dorment encore dans un tiroir.

Fin 2007 je commence l'écriture d'un Carnet de Guerre 4 - Aftærmath. Ce titre temporaire sera plus un titre de travail qu'autre chose, jamais satisfaisant ni destiné à rester. Le roman sera coupé avant d'être fini, et ce titre finira aux oubliettes.

Presque la même photo que dans mon article sur Pax4, je sais, mais  1) j'ai pas accès à ces documents en ce moment, 2) Cette photo-ci se concentre sur les textes et on peut donc mieux lire les différents titres. On y retrouve Ultime World War, Carnet de Guerre, Furies, Euronet, Eclipse... Tous ces exemplaires ne couvrant que les premières versions du tome 1 du début du tome 2 de CdG... Autant dire que dans sa genèse, c'était le bordel dans l'univers de Pax. On remarquera néanmoins que les Mouvements sont déjà présents et d'importance majeure (bien en évidence), j'y reviendrai dans un prochain article rétrospective sur les cartes et design. Les "Parties" de CdG sont logiquement devenues des tomes, mais les Mouvements sont restés ce qu'ils étaient à l'origine.


Pax Europæ


2008 est une année d'émancipation : je me débarrasse de mon prestataire de service, et publie pour la première fois dans un webzine, Mots et Légendes. Ma nouvelle se nomme initialement Chroniques de guerre - L'Espoir meurt le dernier, mais on ne gardera évidemment que L'Espoir meurt le dernier. (Ironiquement, pour l'éditeur me disait que mon univers se nommera donc toujours Chroniques de Guerre à ses yeux, car c'est ainsi qu'il l'a découvert. Comme quoi, un nom ou au un autre, ça peut tout changer)

À partir de cette époque il y a une transition floue qui s'opère sur plusieurs années. Carnet de Guerre ne me satisfait plus, je cherche des alternatives, et finirai par adopter Pax Europæ comme chapeau pour tout ce qui a trait à l'univers. Les appellations "carnet", "chroniques" ou "recueils" -de guerre disparaissent pour ne pas rendre tout trop confus. Par habitude et parce que c'était pratique à classer, je continuai à utiliser l'appellation "Recueils de Guerre" pour les textes courts écrits à cette période, comme Le Bataillon Léonidas (nouvelle écrite le 21 décembre 2009, encore un solstice, tiens !), ainsi que le très court Joyeux Anniversaire (nouvelle écrite le 29 mars 2011), qu'on retrouvera probablement intégré à Pax5 sous une forme fortement remaniée.

Toutefois, je dirai qu'en 2011 la transition est bien opérée lorsque l'un des plus gros changements appliqués au corpus a lieu : je découpe les tomes et passe de 4 à 8 volumes (Comment et pourquoi ? J'en parle ici et ici). Là encore la question des titres se pose.

Carnet de Guerre             Pax Europæ

1. Furies                          => 1. Certitudes
                                       => 2. Furies

2. Euronet                       => 3. Euronet
                                      => 4. Trahisons

3. Apostasie                    => 5. [un casse-tête vous n'avez pas idée]
                                      => 6. [Spoiler]

4. Aftærmath                  => 7. [Spoiler]
                                      => 8. Apostasie (ouh ! l'info exclusive !*)

Pourtant le flottement Carnet de Guerre / Pax Europæ perdure, même si la dissolution de l'ancien système fait irrémédiablement pencher la balance en faveur du second, que je trouve plus percutant, plus original, plus représentatif de l'univers. C'est en 2015 que je scelle le nom.

Furies par Karo pour Pax Europæ
En effet, L'Espoir meurt le dernier est republiée à l'unité en début d'année 2015, je demande au zine s'il est possible d'accoler Pax Europæ à mon titre, et il accepte. Ma première véritable publication, ma première chance de véritablement présenter mon cycle à des lecteurs, se fera sous le nom de Pax Europæ. Une façon pour moi de rompre avec l'erreur du prestataire de service (sous le nom de Carnet de Guerre), et d'intégrer définitivement les romans et toutes les formes narratives développées depuis autour de l'univers. Quelques mois plus tard, j'auto-publie mon tome 1 sous nom Pax Europæ 1. Certitudes. Le nom de l'univers est définitivement adopté.

La suite, vous la connaissez.



*Longtemps le cycle a fini avec Apostasie, et à bien des égards qui n'en deviendront que plus évidents à mesure que les tomes sortiront, je pense que vous constaterez que non seulement le cycle doit finir avec Apostasie, mais que ce titre s'applique encore mieux à Pax8 qu'à CdG3. Vous me donnerez votre opinion dans quatre ou cinq ans !

mercredi 16 octobre 2019

Europæ FM : la Playlist Spotify

En hommage à la défunte Radio de Guerre, j'ai créé une playlist sur Spotify avec toutes les chansons mentionnées ou référencées dans les textes. Il y a un lien permanent en haut à droite avec les autres boutons d'action.

J'aimerai introduire des pistes de BO qui m'ont accompagnées durant l'écriture, mais j'hésite encore entre les mettre à part (à la suite des chansons) ou mélanger les deux...

La Playlist inclue les textes pas encore publiés, donc, euh... spoiler ? A priori aucune de ces chanson ne devrait vous divulgâcher quoi que ce soit (pas d'"Effet Qui-Gon's Noble End")mais je préfère être clair.

(Et sinon, malgré mon cours de suédois qui reprend, j'ai commencé à me pencher très sérieusement sur le tome 5. Beaucoup de travail devant moi, mais ces dernières semaines de remue-méninges ont déjà apporté pas mal de bonnes idées pour la refonte du tome, au point que des arcs de personnages secondaires ont été drastiquement changés. Ça fait du bien d'être inspiré.)

mercredi 9 octobre 2019

Spectre du passé & vision du futur : réflexions à mi-chemin

Le tome 4, Trahisons, est sorti. Ça y est ! Soupir de satisfaction - ou de soulagement, honnêtement, arrivé à cette étape, c'est toujours difficile de faire la différence.

Il sort quatre ans après la publication du tome 1, Certitudes, à un mois près. En quatre ans, j'aurai publié les quatre premiers romans de la série, ainsi que plusieurs nouvelles, une novella, et un recueil. La moitié du cycle principal est désormais disponible aux lecteurs. Après une si longue maturation, je ne boude pas mon plaisir de voir que le rythme de publication, s'il est loin d'être réglé comme du papier à musique, continue à rester plus ou moins régulier. Et ce malgré les déménagements et aléas de la vie depuis 2015. En effet, depuis que j'ai commencé à sortir mes tomes j'ai eu mon diplôme, quitté la Finlande pour la Suède, et essaye désormais d'atteindre le niveau de langue requis pour travailler. Malgré tout cela, 4 ans, 4 tomes, et des à côtés. Je suis content de moi, et extrêmement reconnaissants à celles et ceux qui m'aident sacrément en coulisse, que ce soit pour les corrections, les illustrations, ou simplement les encouragements et les séances de remue-méninges - tous indispensables.

[Le paragraphe suivant contient un très léger spoiler]

[Mais il est déjà sur la couverture, donc bon]

J'avoue être également amusé de vivre en Suède au moment de publier ce tome 4. Lorsqu'en 2003 j'attaque "Carnet de Guerre - Euronet", la suite de "Carnet de Guerre - Furies" (quand je pensais n'écrire que deux romans. Ha ha. Ha.....), je sais que je veux entraîner mes personnages dans d'autres recoins des E.U.E.. L'essentiel de l'intrigue se concentre alors sur Tirana, avec un dernier acte dans le grand Nord européen, à Kiruna, en Laponie suédoise. La Région Suédoise est donc présente dans Pax depuis le "début", dès la première version de ce qui deviendra d'abord une trilogie, puis tétralogie, puis, après redécoupage, l'octalogie que vous connaissez bien. Bref, seize ans après avoir emmené mes personnages en Suède, je publie cette histoire... depuis la Suède. C'est une belle ironie ! Si on m'avait dis au lycée : "lorsque tu mettras un point final à ce roman, tu seras toi-même là-bas", j'aurais ricané... En même temps j'avais 16 ans et d'autres problèmes pas encore traités. Le fait, pourtant, est bien là, et il m'amuse beaucoup avec le recul.

(Bon après, "là-bas" c'est pas non plus Kiruna, hein, j'habitais plus au Nord quand j'étais à Helsinki, mais c'est un détail. C'est le pays qui compte.)(Ne cassez pas mon moment.)

[Fin du très léger spoiler]

Le Spectre du Passé


Mais le véritable moment d'émotion pour moi c'est le jalon symbolique que représente "Trahisons". Ce tome 4 est l'équivalent de la deuxième moitié de l'ancien "Euronet", le tome 2 initial qui avait été coupé en deux pour l'auto-publication. (Je suis revenu sur le principe de ce découpage en 2011 ici et sur la pratique en 2012 ici, mais je crois que je ferai un article résumé de l'évolution des textes bientôt... je crois que c'est un peu confus)

Ah oui, petite parenthèse. Il y a de fortes chances que pour vous "Euronet" soit le nom du tome précédent, le 3, que vous avez découvert avec les chouettes couvertures de Karoline Juzanx, et c'est très bien ainsi...

...sauf si vous avez connu les débuts de l'univers sous le nom de Carnet de Guerre, et ma mésaventure avec un prestataire de service avec les romans "Furies" et "Euronet" dans leur version d'origine (soit non coupés) et leurs couvertures tout sauf attrayantes cliniques sans effort de la part du prestataire blanches, oui voilà, on va dire blanches. (Sans déconner c'était tellement mauvais que la couverture du tome 2 disait juste "Carnet de Guerre 2" sans même le nom du tome...)

Déjà, si vous avez acheté ces versions à l'époque je ne peux pas vous remercier assez, pour l'encouragement que ça m'a procuré à m'améliorer. Vraiment, ça m'a beaucoup aidé.

En revanche, je ne peux pas m'excuser suffisamment, car ce n'était clairement pas une version aboutie. J'avais 16-17 ans et j'étais excité, enthousiaste, mais aussi inexpérimenté, et du coup trop pressé de partager mon univers, et pas assez exigeant. C'était clairement une erreur de ma part. Et comme le prestataire ne corrigeait rien, ne lisait même pas en fait, et que corriger des défauts à posteriori tenait du parcours du combattant, le résultat est ce qu'il est : un roman d'ado pas assez retravaillé. Donc si vous avez cette version, mille merci, déjà, et encore pardon.

D'ailleurs, si vous êtes la personne qui l'avait acheté à l'époque et qui essaye de le revendre en ligne, je ne vous en veux pas le moins du monde. En revanche, je ne peux que décourager quiconque tomberait sur les exemplaires d'occasion qui traînent ici ou là. À moins d'être d'accord de payer 15 à 45 (!!) euros pour des brouillons glorifiés. Sauf si vous tablez sur le fait que je serai un jour riche et célèbre, traduit dans quinze langues, et que ces gros blocs blancs auront alors pris une valeur indécente, en plus d'une appellation "collector". C'est un placement, disons... hasardeux. Toutefois, pour des raisons évidentes, je vous souhaite tout le succès possible dans cette entreprise. ;)

Alors certes mes livres auto-publiés ont encore (trop) de coquilles mais d'une part, moins qu'avant tout de même, d'autre part les textes eux-mêmes ont vraiment beaucoup évolué. Au-delà du style retravaillé et des passages réécris, il y a des arcs narratifs entiers complètement inédits, et d'autres sous stéroïdes. Carnet de Guerre 1 et 2 devenus Pax Europæ 1, 2, 3 et 4, les textes ont doublé de volume, et le volume d'origine a été drastiquement retravaillé. Malgré les défauts que je n'ai pas réussi à éliminer des versions finales, on est loin, très loin, des textes imprimés chez ce prestataire de service. Et les couvertures, je n'en parle même pas.

Je vous parle d'un temps, que les moins de 16 ans, ne peuvent pas connaî-treu.

Néanmoins, les lecteurs du tome 2 de Carnet de Guerre ont pu suivre l'intrigue générale jusqu'à un certain point, laissé en suspens. Le tome 3 n'ayant jamais eu les "honneurs" du prestataire de services, ils n'ont pas pu lire la suite (sauf mes bêta lecteurs, mais c'est une autre histoire). Avec "Trahisons", les publications Pax Europæ rattrapent enfin les "publications" Carnet de Guerre. La pensée qu'un lecteur égaré puisse lire Carnet de Guerre 2 et se divulgâcher une partie de l'intrigue avec un texte beaucoup moins bon, et ce alors que les tomes 3 et 4 allaient, peut-être, enfin bientôt sortir, ne me hantera plus. C'est fait, ces livres sont sortis. Avec ce tome 4, j'enterre définitivement la mésaventure Carnet de Guerre. Je ne l'oublierai pas, elle aura participé à mon développement en tant qu'auteur et c'est une erreur que je me dois d'assumer, mais au moins j'offre désormais à mes lecteurs une alternative complète aux deux tomes de Carnet de Guerre. L'intégralité de l'histoire qu'ils avaient lue, mais revue et augmentée, et je me plais à penser : largement améliorée. Cela signifie aussi qu'à partir de maintenant, tous les romans à suivre seront 100% inédits. Je vais enfin leur livrer la suite promise, mais jamais sortie. C'est vraiment excitant.

Vision du Futur


Et puis avoir publié 4 tomes sur 8, cela veut dire que la moitié est faite. C'est un peu le solstice de mes publications, et dès le tome 5, il me restera moins de romans à sortir que je n'en aurais déjà publiés. Je n'irai pas jusqu'à dire que le plus gros est fait, car c'est faux. La vérité, c'est que Carnet de Guerre 3 avait été moins révisé (c'est à dire réécris et retravaillé) que les 1 et 2, par le passé, et qu'il y aura donc un plus gros travail de réécriture sur les tomes 5 et 6 de Pax. Entre ça et le fait que les quatre tomes maintenant publiés ont largement refondu certaines intrigues et changé les arcs de certains personnages (sans compter les nombreux arcs inédits à poursuivre et à entremêler avec les anciens sous stéroïdes), je pense que les tomes 5 et 6 seront profondément différents de Carnet de Guerre 3, plus encore que n'importe quels tomes précédents.

Quant à Carnet de Guerre 4, il avait été écrit après une longue période de pause et son style est plus proche de mes travaux actuels, et sera moins pénible à remettre à niveau pour Pax 7 et 8. Non, ce sont vraiment les tomes 5 et 6 qui vont représenter un gros défi durant les deux ans à venir (si tant est que je parvienne à préserver le rythme d'à peu près un tome par an). J'hésite même à ne pas les séparer en deux romans distincts. Il faudra que je vois niveau volume pour l'impression de la version papier (et puis que ce ne soit pas trop lourd pour les lecteurs). Ce serait alors un roman plus gros que son prédécesseur, qui l'était également lui-même, il y aurait donc une progression. Toutefois, ces considérations pourraient changer selon où les réécritures entraînent le roman.

Bref, je suis très excité par ce défi de refonte profonde du tome suivant, et par l'idée d'avoir dépassé le point médian de Pax Europæ ! Beaucoup de travail en perspective, mais une satisfaction certaine en regardant par-dessus mon épaule vers le chemin déjà arpenté. Ça n'est pas toujours facile de porter un tel projet sur une durée aussi longue, surtout en autoédition. Pas évident de garder la foi et la motivation année après année. Mais aujourd'hui, ça va.

Ça va même plutôt bien.


Pax Europæ 4. Trahisons est disponible en numérique ici :


Édition papier :


PS : Si tu as repéré l'hommage au Star Wars d'antan qui se cache dans cette article, tape-m'en cinq !

(Car oui, évidemment que c'était fait exprès)

lundi 7 octobre 2019

Pax Europæ 4 - Trahisons [Sortie]

Victoire ! Aujourd'hui je peux annoncer que Pax Europæ 4 - Trahisons est enfin sorti en numérique (la version papier demande des finitions mais arrivera très prochainement). La suite d'Euronet débarque en force, comme certains antagonistes, et c'est donc un roman un peu plus long que ses prédécesseurs, même si le prix reste le même (en numérique en tout cas). (MAJ : La version papier est disponible !)

Le pitch, et la couverture géniale de Karoline Juzanx, comme d'habitude :

2034. L’Europe s’est enlisée ; les défaites s’accumulent.

Après la débâcle de Tirana et la défaillance d’Euronet, l’Eurocorps est en mauvaise posture. Les trois fronts n’en forment plus qu’un, et des Régions entières sont désormais occupées par les ennemis de la fédération. Entre l’afflux de réfugiés et la proposition d’instauration de la loi martiale, les citoyens des E.U.E. sont à fleur de peau.

Dans ce contexte explosif, le président Markus Tramper avance ses pions. Il doit changer l’Europe en profondeur, et ne compte pas se laisser entraver, ni par ses opposants politiques, ni par la quête de vérité d’Erwin Helm et ses amis.

Tandis que les enjeux aussi bien extérieurs qu’intérieurs n’ont jamais été aussi grands, et alors que le mystère du Complot K se lève enfin, une partie d’échec s’engage autour du Carnet de Guerre : politiciens, amiraux, espions et simples soldats s’affrontent dans l’ombre… Un jeu dangereusement asymétrique, où tous les coups sont permis.


Édition numérique disponible ici :


Édition papier :

dimanche 4 août 2019

Europæ FM #3 (Teaser "PE4 - Trahisons")

L'article qui va suivre va dévoiler un (tout petit) peu du contexte du tome 4 "Trahisons". C'est pas vraiment du gros spoiler, plus du teaser, mais voilà, si vous souhaitez ne savoir absolument rien du tome 4, vous pouvez écouter les morceaux en sachant qu'ils sont dedans. Si quelques éléments de contexte ne vous gênent pas, entrons dans le vif du sujet. 

Mihá Ja Gievrra

Dans "Trahisons", nous visitons le nord de l'Europe, pour être exact : Kiruna, en Région Suédoise... et donc en Laponie. La Laponie est un territoire qui s'étend du nord de la Norvège au nord-ouest de la Russie en passant par le nord de la Suède et de la Finlande. Il est la terre des Samis, peuple autochtone qui a un parlement et essaye de se faire représenter mais, en réalité, reste tributaire du bon traitement des pays nommés précédemment (spoiler : et ils se font donc régulièrement entuber). Leur mode de vie, toujours nomade pour certains, sédentaire pour d'autre, tourne toujours essentiellement autour de la culture du renne. Ils ont leurs langues et leurs cultures, mais souffrent d'un manque chronique de considération.

Alors je ne souhaitais pas en tartiner des tonnes sur les Samis dans Pax, il y a déjà tellement (trop ?) de thèmes à traiter, mais je désirais rappeler leur existence et le mépris généralement accordé à ces gens au détour des autres sujets. On lit donc que les Samis ne souhaitent pas évacuer la Laponie, leur terre ancestrale et leur mode de vie, malgré l'invasion russe et les combats, ce qui posent évidemment un problème pour le gouvernement européen déjà en peine de gérer les réfugiés des Régions envahies. Dans une autre scène, des personnages récemment stationnés à Kiruna évoquent l'étonnement ressenti en découvrant que les Samis existaient encore. C'est donc un élément en toile de fond plus qu'un thème majeur, mais que je souhaitais mentionner. Dans ce contexte, il y a une scène où plusieurs personnages échanges des vérités dans un contexte de tensions personnelles fortes (rancœurs, conflits de loyauté, etc). Joffrey, qui a été un peu trop honnête et direct dans le tome 3, est traité comme un pariah, ce qui ne l’empêche pas de s’inquiéter pour d'autres personnages. Ouvrir le dialogue est donc pour lui un acte de courage, alors qu'il est (injustement ?) isolé et déprécié par ses camarades. Il tiendra tête, fera face aux accusations, sans perdre de sa bienveillance. Et il décide d'entamer ce dialogue tandis que la radio diffuse cette chanson : Mihá Ja Gievrra (Fier et fort).

C'est une chanson du groupe 169, le projet de Mio Negga, un franco-suédois dont la mère est Sami. C'est cette identité qui a clairement dominé le développement de Negga qui a choisi de prendre le nom de famille de sa mère et a fini par apprendre le same et chanter dans cette langue. Mihá Ja Gievrra est d'ailleurs sa première chanson en same : Fier et fort. Ce qui peut évidemment évoquer son militantisme pro-same, mais aussi sa propre expérience LGBT. Bref, Mio Negga (qu'on trouvera aussi sous le nom d'artiste de Lovisa Negga pour ses premières productions) est un artiste en minorité sous bien des aspects et qui assume. C'était pour moi l'illustration parfaite pour une scène de courage individuel face à une oppression de groupe (à petite échelle) mais surtout comme évocation des Sames, de leur statut peu enviable et de leur lutte perpétuelle pour la reconnaissance. Mais en filigrane, donc.

J'aurais pu la jouer classique (voire cliché) et mettre une chanson de Mari Boine (artiste Sami qui fait de la musique folk), mais avec 169, j'avais un titre très moderne et électro (pas du tout folk, et donc pas du tout Sami en mode costume tradi de carte postale), tout en étant en same, et avec un texte adéquat aux deux contextes de la scène.

"You whisper loudly
Everybody hears it
Shout it out, you are proud and strong
Whisper loudly
Let everybody know
Speak from your heart, proud and strong
The world is still generous
The power is heartless
You feel insignificant but will last forever
The one who dares say something
Will defend the mute
So use your voice, and free us all"

Pour lire le texte en same et acheter la chanson : https://ily169.bandcamp.com/track/mih-ja-gievrra-20


Wild Child

« Hé ! lança Jan Vanhamer depuis une table en alcôve, mets-nous "Pleasure" !
— De Iggy Pop ? » demanda Konrad avec surprise.
Les traits ronds et légèrement potelés de son visage semblaient s’éclairer à cette perspective.
« Évidemment, s’offusqua Vanhamer, pas une de ces reprises minables !
— Celle de Sporzen Morgenstern était pas mal, j’adore ses riffs de guitare !
— Ouais, mais sa voix ne colle pas du tout ! »

L'idée que ce qui passe à la radio en 2033-34 n'est plus que remix et reprises est répété à plusieurs reprises par les points de vue des personnages à travers les tomes, de la même façon qu'aujourd'hui nous semblons crouler sous les remakes/reboots et autres adaptations au cinéma. Dans les deux cas, il y a un reproche de manque d'originalité, le constat d'une banqueroute créative.

D'accord ou pas pour notre réalité, c'est en tout cas le Zeitgeist des E.U.E.. Dans le passage cité plus haut, tiré du tome 3, Jan exprime son appréciation du punk-rockeur Iggy Pop et son désamour pour les reprises, mais dans le tome 4, il va jusqu'à détendre l'atmosphère en sifflotant une autre chanson de l’Américain : Wild Child. L'ironie, c'est que Wild Child... est une reprise. L'originale de l'Australien Johnny O'Keefe date de 1958 (la reprise de Iggy date de 1986), et est du pur rock'n'roll, plus proche d'Elvis Presley que du punk qu'on surnomme l'Iguane. D'ailleurs, quand Antonin Romuald demande à passer du Elvis, certains se moquent de cette vieillerie, mais Jan, à qui cette filiation n'a pas échappé, le défend.

Ces petites saynètes s'ajoutent au sous-texte thématique des cycles, des vieilles idées reprises et refaites en permanences (et des erreurs répétées sous couvert de "refaire mieux cette fois"), des filiations d'idées et du fait que des concepts, des idées et des projets ne sortent que très rarement d'un chapeau ex nihilo, qu'on l'admette ou non, que cela nous plaise ou non.



A Little Less Conversation

« Elvis Presley ?
— T’as oublié de regarder la date de péremption, plaisanta Gábin en frappant la table du plat de la main. C’est aussi vieux que mon grand-père !
— Ce n’est pas vieux, se défendit Antonin la mine renfrognée. C’est vintage.
— Yep, acquiesça Jan Vanhamer pour qui le rock était un véritable état d’esprit. Et puis faut savoir ce que vous voulez : quand on passe du métal ça râle que ça fait trop de boucan, et là ça râle que c’est trop plan-plan ! Alors que je suis désolé, vintage ou pas, ça bouge sûrement plus que ton papy ! »

Je ne reviendrai pas sur le côté générationnel (donc cyclique) que j'avais déjà évoqué avec Iggy Pop. Elvis est également un choix rythmique et d'atmosphère. C'est vieux, mais c'est un classique, ça bouge, sans être du métal, justement. Parfait pour la scène dans laquelle ceci se déroule. Mais il se prête également à l'action : alors que la scène se transforme rapidement en baston, Elvis continue de chanter.

Deux chansons sont nommées, "Promised Land" choisie pour sa mélodie et son rythme avant tout, et "A little less conversation". La chanson est du point de vue d'un homme qui s'impatientant avec sa douce, trop de parlotte, pas assez d'action, je ne vous fais pas un dessin. Dans la scène, c'est doublement intéressant : les soldats - pour la plupart tous très jeunes, autour de la vingtaine - évoquent la frustration de ne pas voir plus de filles dans l'Eurocorps (et plus généralement leur quotidien puisqu'ils ne peuvent pas sortir de la base à leur convenance). On a cette image des jeunes mâles qui compensent du coup en mode macho. Dans ce contexte, la chanson d'Elvis prend presque un deuxième sens, et l'action demandée n'est plus forcément sexuelle, même si liée à une frustration. On sent l'enthousiasme de certains, y compris de se battre au son d'Elvis Presley. Les paroles sans un peu beauf, et ça colle à l'esprit du groupe dans cette scène.

Evidemment, c'est Pax Europæ, donc lorsque vient l'action tant demandée, ce n'est pas aussi réjouissant qu'ils l'auraient souhaité. Mais je vous laisse découvrir ça dans le tome 4 (dernières modifications appliquées, plus qu'à passer une dernière fois sans Antidote)(#TreasonIsComing)

jeudi 1 août 2019

Europæ FM #2

Le métal dans Pax Europæ (partie 1)

Stirbt Zuletzt

„Leuchte mir, Hoffnungsschimmer Meinen Weg aus dem Leid und der Qual Ich will noch nicht sterben Ich bin noch nicht bereit“ 

« Éclaire-moi, lueur d’espoir, mon chemin pour sortir de la souffrance et du tourment. Je ne veux pas encore mourir. Je ne suis pas encore prêt. » 

C'est par cette citation de la chanson Stirbt zuletzt (meurt en dernier / finalement) du groupe allemand Finsterforst que j'introduis le lecteur au thème principal de la nouvelle "L'Espoir meurt le dernier". Le titre fait référence au proverbe Hoffnung stirbt zuletzt qui est littéralement le titre de la nouvelle, et que je cite, en allemand et en français, dans le corps du texte.

La notion d'espoir change au cours de la nouvelle. Les personnages veulent d'abord gagner, puis, rapidement, survivre leur suffirait. Survivre à la honte, à la pression et aux conséquences pour sa carrière pour J. K. Marlowe, mais survivre au sens strict du terme pour les autres. Marlowe pense à sauver sa famille et ses proches, les autres personnages pensent à se sauver eux-même, mais de par ses responsabilités, Marlowe n'est-il pas aussi égoïste dans son désespoir ? Gagner n'est plus une option, à quoi se rattacher alors ? La vie, tout simplement. Cette citation colle donc parfaitement à ce que je souhaite développer dans le texte. Je pensais d'abord utiliser "Hoffnung verblasst / Selbst sie stirbt zuletzt" (l'espoir s'est éteint / même lui meurt finalement) tiré de la même chanson, mais je trouver que même si toutes les paroles collent assez bien à la nouvelle, ce passage là était trop définitif, tandis que le texte est plus ouvert, y compris dans son interprétation (un peu trop, apparemment, puisque plusieurs retours ont indiqué ne pas comprendre où je voulais en venir).

Et pour ne rien gâcher, le groupe vient de Forêt Noire, où j'ai passé ma prime jeunesse et où plongent mes racines maternelles.



Blood is the Price of Glory

Dans le tome 2 "Furies", on ne nomme qu'une seule chanson, et c'est avant le début d'une grosse bataille. (Je vais essayer de rester vague sur certains détails pour ceux qui souhaiteraient éviter les spoilers, donc il y en aura mais ils seront légers)

Lorsque le général Peterson décide d'outrepasser ses ordres et s'apprête à lancer un assaut de grande envergure, on lit ceci : "L’ivresse de sa victoire imminente lui rappela une mélodie de sa jeunesse qu’il sifflota pour savourer l’instant. Le sang est le prix de la gloire…" Or il s'agit du titre d'une chanson du groupe finlandais Ensiferum : Blood is the Price of Glory

J'ai choisi cette chanson parce qu'elle met en exergue le côté cliché du guerrier qui se bat pour l'honneur et la gloire, qui est précisément ce pour quoi Peterson semble désobéir et se lancer dans cette bataille qu'on lui interdit de provoquer. Il y a toute une imagerie qui colle au personnage : le sol gorgé du sang des compagnons qui appelle à la rage de se battre et la honte d'abandonner un combat en cours, le déshonneur de ceux qui refusent de se mettre en danger lorsque c'est nécessaire, la gloire de ceux prêts à aller jusqu'au bout, quand ceux qui fuient sont considérés comme des traîtres. Dans le contexte de Pax, et du point de vue de Peterson, les E.U.E. sont à deux doigts de la victoire finale, pourtant malgré le lourd tribut en hommes déjà payé, notamment devant Lviv, le gouvernement veut tempérer et négocier à cause de la menace des E.A.U. d'entrer en guerre aux côtés de la Slavie. Ainsi la chanson suggère qu'il se voit comme ce guerrier cliché d'Ensiferum, prêt à aller jusqu'au bout et tout sacrifier pour la gloire de la victoire, quand d'autres fuient dans la honte et le déshonneur. Le sang est le prix de la gloire. 

(Il se pourrait que le tome 3 "Euronet" tempère cette vision du personnage et l'éclaire d'un jour nouveau, mais chut, spoiler 🤫)

lundi 29 juillet 2019

Europæ FM #1

J'avais déjà posté quelques articles il y a longtemps sur la musique dans Pax Europæ, mais ayant commencé une petite série de vignettes sur Facebook, reprenant chaque mention de musique dans les textes, je pense que ça vaut le coup de les partager ici. Je vais les regrouper un peu, mais ne changerait pas trop le contenu. Commençons !

Les hymnes nationaux :

Dans le tome 1, on évoque souvent le fait que de la musique soit jouée dans le fond, mais seulement deux mélodies sont nommées, deux hymnes. La neuvième symphonie de Beethoven "Ôde à la joie" (qui est évidemment l'hymne des Etats-Unis d'Europe), et "Hej Sloveni".

Hej Sloveni (Hé, les Slaves !)

Le poème écrit par le Tchèque Samuel Tomášik en 1834 (initialement Hej, Slováci) puis mis en musique pour devenir un véritable hymne pan-slave. Cet hymne a été officiellement utilisé par la Yougoslavie et la Serbie-Monténégro dans la "vraie vie", et fictivement par la Principauté de Slavie. L'histoire et les paroles ultra-patriotiques de ce texte, ainsi que sa charge symbolique au sein du mouvement pan-slave bien réel, en faisait l'hymne idéal pour la Slavie de Pax Europæ, qui se veut le retour en force de tous les Slaves (en opposition aux Russes qui écraseraient les autres Slaves de leur hégémonie sous couvert de "protection"). Le contexte d'écriture est celui d'un poète Tchèque trouvant qu'on parle un peu trop Allemand à Prague et que la culture slave est étouffée par les cultures étrangères (notamment germaniques hein, je ne vous fais pas un dessin), et qu'il faut donc s'unir pour ne pas périr, et surtout ne pas plier et collaborer : "maudit soit le traître à sa patrie !" conclue le poème. Ce texte fort et agressif (on est dans la lutte et la confrontation, pas l'admiration des beautés de la patrie comme dans d'autres hymnes) est d'ailleurs évoqué plusieurs fois entre les tomes 2 et 5, et son sens au sein du cycle s'en trouve encore renforcé. Bon, après, ça reste un hymne national(iste), et musicalement c'est pas forcément le tube de l'été, mais ça permet de démarrer ! Et en plus, si tout le monde entend Beethoven dans sa tête quand je dis "et là l'hymne européen est joué sur l'estrade", je suis sûr que peu de mes lecteurs entendent quoi que ce soit lorsque j'écris "Hej Sloveni". Et je ne peux pas leur en vouloir !


L'Ôde à la Joie. 

En soit, je pense que la vidéo est inutile, vous connaissez tous cette mélodie. Mais je me suis dis que que tant qu'à faire, pourquoi ne pas glisser quelques trivias sur cette symphonie devenue hymne européen ? 

Déjà, il faut savoir que l'Ôde à la Joie n'est qu'un segment de la 9è Symphonie de Beethoven, où le compositeur met en musique un poème de son compatriote Friedrich Schiller, publié pour la première fois en 1786, et qui est un hymne à la paix et la fraternité entre les Hommes. Il n'est d'ailleurs pas le premier puisque Schubert l'avait fait avant lui. Néanmoins, malgré la célébrité légitime dont jouissent Schubert et Schiller lui-même, l'Ôde à la Joie restera dans les mémoires internationales sous la forme que lui donna Beethoven en 1824. Pour rappel, l'Allemagne moderne n'existait pas encore en tant qu'État. 

Avance rapide, un peu plus d'un siècle plus tard. Entre temps, deux Allemagnes se sont élevées pour chuter dans deux guerres catastrophiques. Tandis que l'Europe panse ses nombreuses plaies après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne de l'Ouest, troisième itération en devenir d'un État allemand moderne, n'a pas encore d'hymne national. Qu'à cela ne tienne, on joue l'Ôde à la Joie de Beethoven en guise d'hymne temporaire, jusqu'en 1952. 

Trois ans plus tard, en 1955, le fondateur du mouvement Paneuropa, l'austro-japonnais Richard Coudenhove-Kalergi, propose l'Ôde à la Joie comme hymne européen (une idée qu'il envisageait déjà fin des années 20). Il faudra cependant attendre 1972 pour que le Conseil de l'Europe adopte cette mélodie comme hymne officiel, puis l'Union Européenne en 1985 (même si les textes sont assez lâches sur le degré d'officialité de l'hymne et sa fonction pour les État membres). Le segment utilisé officiellement par ces deux institutions européennes a été adapté par Herbert von Karajan, un chef d'orchestre autrichien de renom que ses sympathies nazies et son patronage par Goebbels n'auront pas trop entravé dans sa carrière post-guerre, grâce à une prompte dénazification. Il a donc arrangé la mélodies en trois versions : pour piano, pour instruments à vent, pour orchestre symphonique. La version officielle ne comporte pas le texte de Schiller - surtout pas en allemand - afin de représenter tous les membres et ne pas donner l'impression d'une prise de contrôle allemande, a fortiori après la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi charger un ancien nazi, si talentueux soit-il, d'adapter ce morceau dans ce but précis, m'échappe complètement. Mais on sait tout le bien que je pense des choix des institutions européennes en matière de symboles et d'image. Des versions alternatives ont bien été proposées pour "représenter tout le monde", comme le latin, le grec ancien ou l'espéranto, sans succès. 

Pour les États-Unis d'Europe de Pax Europæ, reprendre l'Ôde à la Joie était une évidence. Toutefois, comme la fédération s'est dotée d'une langue commune, sorte d'anglais bâtard et simplifié mélangé à des mots de nombreuses langages européennes, il était possible de remettre du texte sur cet hymne, et de le chanter. L'hymne est mentionné souvent dans les romans, présents dans de nombreuses scènes, mais ma préférée reste lorsque, dans des circonstances du tome 3 que je garde floues pour éviter les spoilers, quelqu'un diffuse un CD de la symphonie de Beethoven - chantée en allemand, donc - et que les soldats européens présents chantent par-dessus. En européos. Contrairement à notre réalité, on constate que cet hymne est complètement devenu l'hymne européen dans l'esprit des citoyens de la fédération. La 9è c'est leur hymne, leur hymne, c'est la 9è. 

Pour des raisons que je ne pense pas nécessaires d'élaborer ici, il n'existe pas (encore ?) d'enregistrement de cet hymne en européos, mais qui sait ? Après tout, il suffirait de mettre la main sur une chorale et un bon microphone. En attendant, il faudra vous contenter de ceci :